Les réquisitions des procureurs, réclamant cinq ans d’inéligibilité avec exécution immédiate contre Marine Le Pen, ont provoqué une vive réaction au sein du Rassemblement National (RN). Décrivant cette peine comme « indigne » et « irrationnelle », les cadres du parti, tels que Jordan Bardella, dénoncent ce qu’ils considèrent comme une injustice, évoquant même un « coup d’État démocratique ». Cette prise de position contraste avec les critiques passées du RN, qui prônait une justice plus sévère face à la délinquance.
Historiquement, le RN a souvent accusé la justice française de « laxisme ». Marine Le Pen a appelé à « plus de fermeté » et Jordan Bardella a critiqué le gouvernement pour sa « tolérance » en matière pénale. Lors du débat du second tour de la présidentielle de 2022, Marine Le Pen insistait sur la nécessité de « durcir les peines » et de mettre fin aux « aménagements de peine ».
Un procès aux enjeux majeurs pour le RN
La demande d’inéligibilité intervient dans le cadre du procès des assistants parlementaires européens du RN, où Marine Le Pen est accusée d’avoir détourné des fonds du Parlement européen pour le financement du parti. Selon les procureurs, Marine Le Pen aurait joué un rôle central dans ce « système organisé » visant à exploiter les finances européennes au profit du RN. Si elle est condamnée, l’avenir politique de Marine Le Pen pourrait être sérieusement compromis.
Verdict en 2025, un tournant politique en perspective
Le verdict, prévu pour début 2025, pourrait influencer de manière décisive le futur de Marine Le Pen et du RN, à l’approche d’échéances électorales cruciales. En attendant, ce procès met en lumière les contradictions du RN, qui oscille entre appel à une justice plus stricte et rejet des réquisitions judiciaires lorsque ses intérêts sont en jeu.