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Emmanuel Macron. Photo : @UE

Macron et le « complexe industriel de la censure » : ce que révèlent les Twitter Files France

Un rapport publié par l’ONG Civilization Works le 3 septembre 2025, intitulé « How France Invented the Censorship Industrial Complex », met en lumière le rôle central de la France – et en particulier d’Emmanuel Macron – dans la mise en place d’un système international de censure numérique. Basé sur les Twitter Files et des documents internes, il décrit un dispositif coordonné entre l’État, les ONG subventionnées et les institutions européennes visant à influencer la modération des plateformes sociales à l’échelle mondialeTwitter Files France.

Selon les auteurs, « l’élection de Donald Trump en 2016 et les allégations d’ingérence russe – une manipulation orchestrée par la campagne de Hillary Clinton et des factions au sein des services de renseignement américains – a déclenché une frénésie législative en Europe ».

Ils estiment que « L’État français a développé le complexe industriel de censure le plus efficace d’Europe ». S’il « s’abstient de faire procéder à des perquisitions et des interpellations par les forces de l’ordre comme au Royaume-Uni ou en Allemagne parce que la loi ne l’
y autorise pas en matière de liberté d’expression »
, « il actionne en revanche un système subtil de pressions sociales, médiatiques, administratives et judiciaires exercées sur les citoyens et les plateformes ».

Le rapport révèle qu’en octobre 2020, l’Élysée a tenté à plusieurs reprises d’obtenir le numéro de téléphone de Jack Dorsey, alors PDG de Twitter, pour que Macron puisse lui envoyer un SMS personnel de félicitations. Les équipes de Twitter ont refusé, craignant une communication trop directe.

Cet épisode illustre la volonté d’Emmanuel Macron d’entretenir un lien direct avec les dirigeants des grandes plateformes numériques. Il a ainsi accordé la nationalité française à Evan Spiegel (Snapchat) et à Pavel Durov (Telegram, aujourd’hui mis en examen en France), et reçu à plusieurs reprises Mark Zuckerberg à l’Élysée, notamment le 10 mai 2019 pour discuter de la lutte contre les discours haineux en ligne.

Les ONG comme bras armé de l’État

Les auteurs du rapport souligne que la « demande de Macron d’un contact direct avec Jack Dorsey a été formulée concomitamment au lancement d’une médiation judiciaire ordonnée par un tribunal suite à des poursuites intentées contre Twitter par quatre ONG contre Twitter ».

Le rapport insiste sur l’utilisation d’ONG proches du pouvoir comme « parquets non gouvernementaux ». Interdit de censure préalable par la loi française de 1881, l’État aurait néanmoins encouragé des associations comme UEJF, SOS Racisme, SOS Homophobie, Licra, J’accuse ou encore le Mrap à multiplier les actions judiciaires contre Twitter. Ces ONG, bien que représentant un nombre limité d’adhérents (par exemple 15 000 pour l’UEJF, environ 500 pour SOS Racisme), ont pu peser sur la politique des plateformes bien au-delà de leur représentativité réelleTwitter Files France.

Un cas emblématique est celui d’une plainte conjointe en 2020 portant sur 1 100 tweets jugés haineux, test conçu par les ONG pour démontrer l’inefficacité de Twitter et renforcer leur influence politique et médiatique.

Les auteurs rappelent que SOS Racisme a été fondée en 1984 par Julien Dray et Harlem Désir avec le soutien de l’Élysée et de Jacques Attali, alors conseiller spécial de François Mitterrand. SOS Racisme apparaît comme une organisation étroitement liée au pouvoir socialiste, des mécènes proches du Parti, comme Pierre Bergé et Marc Ladreit de Lacharrière, auraient contribué à son financement, sans transparence sur les montants. Dès ses débuts, des critiques internes émergent : Serge Malik, cofondateur, et François de Closets dénoncent l’instrumentalisation politique de l’antiracisme, la domination de l’UEJF au sein de l’association et la marginalisation des jeunes issus de l’immigration. Cette orientation s’est prolongée dans une stratégie offensive, notamment via les actions en justice répétées de l’UEJF et d’autres contre Twitter, menées pour peser sur les politiques de modération des plateformes.

La stratégie des procès et de la médiatisation

Les Twitter Files révèlent que les procès intentés par ces ONG n’avaient pas toujours pour but d’être gagnés, mais de créer une pression médiatique et judiciaire. En 2012, 62 % des demandes de censure reçues par Twitter dans le monde provenaient des autorités françaises.

Les demandes allaient bien au-delà de la loi française : expertise judiciaire des systèmes internes de modération, suspension de comptes, exigence d’une modération proactive. Les juges, conscients du vide juridique, ont souvent privilégié la médiation, ce qui aurait permis aux ONG d’imposer leur agendaTwitter Files France.

De la loi Avia au Digital Services Act

Cette stratégie s’inscrit dans une continuité historique : depuis la loi Pleven de 1972, qui a permis aux associations d’agir en justice pour des propos jugés discriminatoires, jusqu’à la loi Avia de 2020 (partiellement censurée par le Conseil constitutionnel) et le Digital Services Act (DSA) européen. Le rapport montre que la France a servi de laboratoire pour ce modèle de censure, désormais institutionnalisé dans toute l’UETwitter Files France.

Selon les auteurs du rapport, « depuis 2018, une série de lois liberticides visant à encadrer la liberté d’expression en ligne a été adoptée, sous couvert de protection des enfants, des minorités et de la société dans son ensemble contre la « haine » et les contenus illicites ».

VIGINUM et la « sécurité cognitive »

Le rapport revient aussi sur la création en 2021 de VIGINUM, une agence française dédiée à la lutte contre les ingérences numériques. Officiellement chargée de repérer les campagnes de manipulation étrangère, VIGINUM a aussi participé à des opérations internationales, comme l’annulation controversée des élections présidentielles roumaines de 2024. Emmanuel Macron a lui-même défendu le concept de « sécurité cognitive », présenté comme une extension de l’État de sécurité nationale à la sphère des idées et du débat publicTwitter Files FranceTwitter Files France.

Un affaiblissement de la liberté d’expression

Selon les auteurs, ce complexe industriel de la censure associe État, justice, médias subventionnés et ONG pour encadrer le débat public. En France, la liberté d’expression reste formellement protégée, mais sa pratique est de plus en plus contrainte par la judiciarisation, la régulation européenne et la pression médiatique. Ce modèle, né en France, il y a plus de 50 ans, tend aujourd’hui à s’imposer à l’échelle internationale, avec pour conséquence directe un affaiblissement de la liberté d’expression numérique.

Si les auteurs du rapports pointent du doigt l’actuel président Français, ils estiment que « la censure voulue par Emmanuel Macron n’est que l’aboutissement d’un processus enclenché par son prédécesseur, le socialistte François Hollande ». Selon eux, « La France et l’UE cherchent bien à imposer une censure à l’échelle de l’Occident ». « Les autorités françaises actionnent des ONG, comme organisations supposées indépendantes de défense de l’intérêt général ou comme “fact checkers”, les autorisant ainsi à faire ce que la loi leur interdit de faire: imposer de manière oblique une censure préalable du contenu généré par es utilisateurs sur les plateformes. »

L’État français envisagerait même de « créer son propre algorithme de référence afin de détecter les biais des plateformes et exiger des corrections », « dans le prolongement d’initiatives plus vastes menées au niveau de l’UE et de l’OTAN ». Il est également stipulé dans le rapport que l’UE développe déjà des outils comme l’identité biométrique, l’euro numérique et un portefeuille numérique regroupant données administratives et de santé, qui pourraient conditionner l’accès à certains services en ligne, y compris les réseaux sociaux. « La volonté de la France d’interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans vise à contraindre tous les citoyens à s’identifier afin de contrôler leurs activités en ligne. »

Parallèlement, l’UE et l’OTAN renforcent leur coopération en matière de cybersécurité et de lutte contre la désinformation, notamment à travers le Centre de cyberdéfense de Tallinn et le Centre contre les menaces hybrides d’Helsinki.

Les auteurs du rapport estiment que « les dirigeants et les factions politiques qui gouvernent actuellement l’Europe portent la responsabilité directe de la ruine de leurs économies, causée par la mauvaise gestion de la pandémie de Covid-19, l’allocation inconsidérée de centaines de milliards d’aide à l’Ukraine sans contrôle, et les sanctions absurdes contre la Russie ». « C’est surtout vrai en Allemagne, au Royaume-Uni et en France, principales puissances du continent. D’où la volonté de l’establishment de réprimer la liberté d’expression. »

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