Invité des Grandes Gueules sur RMC, l’économiste Pascal Perri a désigné les présidents responsables de l’endettement actuel. Selon lui, François Mitterrand a initié la spirale et Nicolas Sarkozy reste « le champion de la dette ».
Alors que la France traverse une crise économique et budgétaire majeure, le Premier ministre François Bayrou tente de sauver son gouvernement avec un plan d’économies de 44 milliards d’euros. Mais pour l’économiste Pascal Perri, invité jeudi 4 septembre sur le plateau des Grandes Gueules (RMC et RMC Story), cette situation résulte de décennies de politiques économiques hasardeuses menées par les présidents de la Ve République.
« La crise est tellement profonde qu’il n’y a plus de bonnes solutions », affirme l’auteur de Ces présidents qui nous ont fait tant de mal. Selon lui, la France a trop longtemps choisi la facilité, préférant « acheter du confort social par la dette » au lieu de créer de la valeur par le travail et l’industrie.
Le point de départ de cette dérive remonterait à François Mitterrand. « Il considérait que l’économie, ce n’était pas important », assène Perri. L’économiste dénonce les promesses intenables des socialistes dans les années 1980, financées par la dévaluation du franc et l’endettement massif, ainsi que la désindustrialisation accélérée de l’Est de la France. « On a payé la misère sociale avec des préretraites à 52 ans », rappelle-t-il.
Mais la droite n’échappe pas aux critiques. Pascal Perri accuse Nicolas Sarkozy d’avoir incarné la « lâcheté » de la droite. « Il s’était engagé à revenir sur les 35 heures, mais n’a rien fait. Durant son mandat, la dette par tête a augmenté cinq fois plus vite que le revenu par tête », insiste-t-il. Une politique qui lui vaut d’être qualifié de « champion de la dette ».
Seul Jacques Chirac trouve grâce aux yeux de l’économiste, pour avoir brièvement respecté les critères de Maastricht, notamment lors de la période où Thierry Breton était ministre des Finances et Jean-François Copé au budget.
Quant à Emmanuel Macron, même si la dette a considérablement augmentée depuis son premier mandat, Pascal Perri estime qu’il n’a fait qu’hériter d’un fardeau accumulé par ses prédécesseurs : « Depuis Mitterrand, tous les présidents nous ont mis sur la paille. »
Sources :
RMC / RMC Story – Les Grandes Gueules – émission du 4 septembre 2025 – lien