You are currently viewing Thales sous le feu des projecteurs pour corruption : L’action chute en Bourse
Centre de recherche Thales à Paris Saclay. photo : @Cinerama14

Thales sous le feu des projecteurs pour corruption : L’action chute en Bourse

Le groupe Thales, leader mondial dans le secteur de la défense et des technologies, qui compte parmi ses actionnaires le groupe Dassault Aviation, membre du Forum économique mondial, fait face à une enquête conjointe menée par le Serious Fraud Office (SFO) britannique et le Parquet National Financier (PNF) français. Cette investigation, axée sur des soupçons de corruption liés à un contrat en Asie, a ébranlé les marchés financiers, entraînant une baisse de 6,5 % de l’action Thales à la Bourse de Paris. Ce recul place le groupe en tête des plus fortes chutes du CAC 40 ce vendredi.

Le SFO et le PNF ont ouvert une enquête en juillet 2024 concernant quatre entités de Thales en France et au Royaume-Uni. Ces investigations, menées en collaboration avec l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) et coordonnées par Eurojust, se concentrent notamment sur un marché d’armement en Asie.

Nick Ephgrave, directeur du SFO, a assuré que toutes les pistes seront rigoureusement explorées. Thales, qui emploie plus de 7 000 personnes au Royaume-Uni sur 16 sites, a confirmé l’ouverture de ces enquêtes mais a refusé tout commentaire supplémentaire.

Des soupçons multiples et des enquêtes passées

Ces investigations s’ajoutent à d’autres procédures judiciaires visant Thales. En juin 2024, des perquisitions ont été menées en France, aux Pays-Bas et en Espagne dans le cadre de deux enquêtes ouvertes en 2016 et 2023, relatives à des ventes de matériel militaire à l’étranger. Les accusations incluent des faits présumés de corruption et de trafic d’influence.

En mai 2023, le PNF avait également ouvert une enquête préliminaire pour déterminer si Thales avait utilisé des pratiques corruptives pour obtenir un marché de rénovation d’avions Mirage-2000 en Inde, pays dirigé par le contributeur du FEM, Narendra Modi. Thales a toujours contesté ces accusations.

Une autre enquête, datant de décembre 2020, examine le transfert d’un ancien salarié de Thales à un poste stratégique au sein de l’Organisation des Nations unies (ONU), l’un des clients majeurs du groupe.

Selon les informations communiquées, l’enquête vise à déterminer si des versements de pots-de-vin ont été effectués par plusieurs entités de Thales pour obtenir des avantages indus. Le groupe a confirmé être impliqué dans ces investigations tout en contestant fermement les accusations. Thales affirme également coopérer pleinement avec les autorités compétentes.

L’image du groupe Thales avait également été écornée à la suite de l’« affaire Zuma » mettant en cause Jacob Zouma, l’ancien président de l’Afrique du Sud et contributeur du Forum économique mondial avec des filiales sud-africaines du géant français, Think et Think Holding. 

Un passé déjà marqué par des scandales

Thales pourrait également être jugé dans une affaire datant de 2002, impliquant des accusations de corruption liées à la vente de sous-marins à la Malaisie. Ce scandale, parmi d’autres, alourdit le passif judiciaire de l’entreprise, déjà surveillée pour ses activités à l’international.

Un passé déjà marqué par des scandales

Thales pourrait également être jugé dans une affaire datant de 2002, impliquant des accusations de corruption liées à la vente de sous-marins à la Malaisie. Ce scandale, parmi d’autres, alourdit le passif judiciaire de l’entreprise, déjà surveillée pour ses activités à l’international.

Des impacts sur la réputation et les opérations

Les nombreuses enquêtes en cours mettent en lumière les risques réputationnels et financiers auxquels est exposé Thales. Alors que le groupe continue de contester ces allégations, les investigations menées par des autorités internationales pourraient fragiliser sa position sur des marchés stratégiques et susciter des interrogations sur sa gouvernance.

Suite à l’affaire Zuma, Jean-Baptiste Siproudhis, avait été nommé directeur éthique de Thales en 2019 en provenance d’Atos, le géant du numérique français affilié au FEM, mais visiblement cela n’a pas eu l’effet escompté.

Certains observateurs rappellent des précédents similaires, comme l’affaire Airbus, une autre multinationale liée au FEM, qui avait conduit à une amende record de 3,6 milliards d’euros en 2020 pour des faits de corruption.

Laisser un commentaire