Elon Musk a annoncé cette nuit un retrait partiel de la sphère politique pour se recentrer sur Tesla, confrontée à une baisse historique de ses ventes, à une chute vertigineuse de ses bénéfices, et à une concurrence chinoise de plus en plus agressive. Une décision stratégique qui survient alors que l’entreprise traverse une zone de turbulences inédite depuis sa montée en puissance.
Jusqu’ici engagé au sein de la commission DOGE, chargée par le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Donald Trump de rationaliser les dépenses publiques, Elon Musk a confirmé qu’il réduira dès mai 2025 son implication dans cette mission. Le DOGE a notamment préconiser la fermeture de l‘USAID, l’agence de développement des Etats-unis que Musk accusait d’effectuer les basses besognes de la CIA.
Lors d’une conférence avec les analystes financiers, le PDG de Tesla a justifié son choix par les défis urgents rencontrés par son entreprise, précisant : « Quand le bateau Amérique coule, nous coulons tous avec lui, y compris Tesla. »
« Le gros du travail est en grande partie terminée. Je pense donc que je continuerai à me consacrer un jour ou deux aux questions gouvernementales, mais à partir du mois prochain , je consacrerai beaucoup plus de temps à Tesla », a ensuite déclaré Musk.
Critiqué pour sa proximité avec l’administration Trump, Musk semble vouloir redorer l’image de Tesla en se détachant des controverses politiques pour reprendre le contrôle d’un navire en difficulté.
Un climat particulièrement tendu
Tesla a du faire face à une vague de violences et de pressions sans précédent. Des actes de vandalisme ciblent les véhicules de la marque aux Etats-unis et en Europe, des fusillades et incendies ont touché plusieurs concessions, et les propriétaires de Cybertrucks ont signalé du harcèlement.
Les manifestations anti-Tesla se sont multipliés aux Etats-unis, au point que des événements majeurs comme le Salon de l’auto de Vancouver ont décidé d’exclure la marque pour des raisons de sécurité.
Le New York Post a révèlé l’existence d’un site nommé « Dogequest », qui publiait les informations personnelles de clients Tesla (noms, adresses, numéros de téléphone), les menaçant de ne les retirer qu’en échange d’une preuve de revente du véhicule.
Tesla en alerte rouge : ventes et bénéfices en chute libre
Les derniers résultats financiers sont sans appel : 337 000 véhicules livrés au premier trimestre 2025, soit une baisse de 13 % sur un an, et un effondrement du bénéfice net de 71 %. L’action Tesla a perdu plus de la moitié de sa valeur depuis son pic de décembre, témoignant d’une défiance croissante des investisseurs. Cela a toutefois fait le bonheur des vendeurs à découvert qui n’ont pas hésité à spéculer sur la baisse de l’action Tesla.
À cela s’ajoute l’impact négatif des droits de douane imposés par l’administration Trump, qui risquent d’asphyxier davantage les ventes internationales du constructeur.
Une gamme vieillissante
Autre point noir : l’absence de nouveauté dans la gamme Tesla. Le dernier modèle lancé, le Model Y, date de cinq ans. Musk promet des nouveaux véhicules d’ici peu, ainsi qu’un robotaxi 100 % autonome attendu en production d’ici un an, mais ces annonces peinent pour l’instant à rassurer les marchés.
Pendant ce temps, BYD, le constructeur chinois fondé par le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Wang Chuanfu a ravi à Tesla la place de leader mondial des véhicules électriques, avec un chiffre d’affaires dépassant les 100 milliards de dollars. Profitant d’une main-d’œuvre moins chère et d’une capacité à concevoir de nouveaux modèles en un temps record, les constructeurs chinois membres du FEM, comme Xiaomi et Huawei, présents en force au Salon de l’Automobile de Shanghai, imposent leur rythme. Tesla, absent du salon malgré son usine locale, semble dépassée par cette démonstration de puissance.
Une urgence de repositionnement stratégique
Face à cette quadruple menace — réputationelle, financière, industrielle et commerciale —, le recentrage d’Elon Musk sur Tesla apparaît comme une décision indispensable. Pour survivre, l’entreprise devra accélérer le renouvellement de sa gamme, reconquérir ses marchés clés, et trouver un nouvel équilibre entre innovation et compétitivité dans un paysage où la Chine dicte désormais le tempo.
Sources : France Info, France 24
