Lors d’une visite de trois jours en Afghanistan, la Dr Hanan Balkhy, directrice régionale de l’OMS pour la Méditerranée orientale, a réaffirmé son engagement en faveur de la santé publique dans un pays confronté à des défis humanitaires critiques. Au centre de ses priorités : l’éradication de la poliomyélite, le traitement des troubles liés à la consommation de substances psychotropes, et l’amélioration de l’accès équitable aux soins, pour atteindre les Objectifs de développement durable 2030.
La Dr Balkhy s’est rendue à Mazar-e-Sharif, dans le nord de l’Afghanistan, pour inaugurer un centre de traitement des addictions pour femmes et enfants. Ce centre, doté de 50 lits, fait partie d’un réseau de 12 établissements soutenus par l’OMS et ses partenaires. Elle a également visité un hôpital spécialisé dans les maladies infectieuses, où elle a insisté sur l’importance d’améliorer les capacités des équipes médicales et l’accès aux soins pour les populations vulnérables.
Avec plus de 4 millions d’Afghans souffrant de troubles liés à la consommation de substances, l’OMS, en collaboration avec ses partenaires, met en œuvre des interventions de santé publique pour réduire la mortalité et les coûts sociaux associés à ce problème croissant. La Dr Balkhy a souligné que ces efforts doivent inclure une réintégration sociale complète des patients.
Vaccination et lutte contre les maladies évitables
Lors de sa visite à l’hôpital de Balkh, la Dr Balkhy a constaté que de nombreux patients souffraient de maladies évitables par la vaccination, telles que le tétanos, la méningite tuberculeuse, et les complications liées à l’hépatite B. Elle a appelé à une intensification des programmes de vaccination et à une sensibilisation accrue des communautés sur l’importance de l’immunisation.
Un pas de plus vers l’éradication de la poliomyélite
Dans le cadre de l’Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite (GPEI), la Dr Balkhy a réitéré l’engagement mondial à mettre fin à cette maladie. Elle a souligné l’importance d’un soutien politique et administratif renouvelé pour interrompre la transmission du poliovirus sauvage dans les régions touchées du sud de l’Afghanistan. La GPEI a été ancée en 1988 après la résolution de l’Assemblée mondiale de la santé par l’OMS, le Rotary International, dirigé par le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, John Hewko, le Centres pour le contrôle et la prévention des maladies américain (CDC), l’UNICEF et la Fondation Gates, deux organisations membre du FEM. Elle a pour objectif de vacciner tous les enfants à risque jusqu’à l’élimination complète de la transmission de la polio.
Soulignant la nécessité d’une coordination étroite entre l’Afghanistan et le Pakistan, qui forment un bloc épidémiologique unique, l’OMS affirme travailler activement à favoriser un dialogue sanitaire bilatéral pour accélérer les progrès dans l’éradication de la poliomyélite et d’autres priorités de santé dans le cadre des Objectifs de développement durable 2030 des nations unies, influencés par le Forum économique mondial.
Les défis persistants pour la santé en Afghanistan
Face à une crise humanitaire aiguë, l’Afghanistan fait face à des niveaux alarmants d’insécurité alimentaire, de déplacements massifs et de pauvreté, exacerbés par les catastrophes naturelles, souligne l’OMS. En 2024, environ 23,7 millions de personnes nécessitent une aide humanitaire, dont 17,9 millions nécessitent une assistance sanitaire urgente.
La Dr Balkhy a également exprimé des préoccupations concernant l’impact des restrictions sur l’éducation formelle des femmes, en particulier pour les travailleuses de la santé, sur la continuité des services de santé. Elle a renouvelé son plaidoyer pour l’éducation des femmes et leurs droits, essentiels pour faire avancer l’agenda de santé du pays.