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Jacques Attali et Robert Badinter. Photo : Compte X de Robert Badinter.

L’empreinte indélébile de Robert Badinter sur la politique française

Robert Badinter, figure emblématique de la lutte contre la peine de mort et ancien ministre de la Justice, s’est éteint à l’âge de 95 ans dans la nuit de jeudi à vendredi. Le président français et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron, a annoncé un hommage national a celui qui était proche de nombreuses structures et personnalités proches du FEM.

C’est en septembre 1981 que Robert Badinter, alors Garde des Sceaux sous la présidence de François Mitterrand, a défendu devant le Parlement français l’abolition de la peine de mort dans un discours poignant. Ce plaidoyer historique a abouti à l’adoption du projet de loi par les députés le lendemain, puis par les sénateurs le 30 septembre. La loi abolissant la peine de mort a été promulguée le 9 octobre 1981.

Badinter, avocat de renom, a été impliqué dans plusieurs affaires notables tout au long de sa carrière. En tant que cofondateur d’un cabinet d’avocats d’affaires, il a défendu des personnalités influentes et a plaidé dans des affaires médiatisées telles que celle de Patrick Henry, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre de Philippe Bertrand, un enfant de 7 ans. Il a également obtenu l’extradition de Klaus Barbie, ancien chef de la Gestapo à Lyon, condamné pour crimes contre l’humanité en 1987.

Outre son engagement contre la peine de mort, Badinter a également milité pour la dépénalisation de l’homosexualité, a proposé au Sénat amendement instituant dans le droit le coupe de même sexe, a lutté conte l’antisémitisme et la réinsertion des détenus. Sur le plateau de Quotidien, il avait cité une phrase de Victor Hugo, qui en plus d’être « le plus grand poète français » était selon lui, le plus grand des abolitionnistes » : « on ne doit jamais retirer à un être humain sa vie, ni la possibilité de devenir meilleur ». Badinter s’est d’ailleurs opposé à Serge Klarsfeld, le chasseur de nazi qui avait permis d’arrêter Barbie, en soutenant la libération de Maurice Papon pour raison d’âge en 2001.

Le père de Robert Badinter, né en 1895 dans l’Empire russe, avait pourtant été arrêté par la Gestapo lors de la rafle de la rue Sainte-Catherine à Lyon le 9 février 1943. À 14 ans, Robert a entrepris de le retrouver et a évité de peu d’être lui-même arrêté. Samuel a été déporté depuis le camp de Drancy par le convoi n° 53 du 25 mars 1943 et est décédé peu après au camp de Sobibor.

Avant d’occuper le poste de ministre de la Justice, Robert Badinter a été impliqué dans un procès marquant contre le négationniste Robert Faurisson en 1981. Badinter a obtenu la condamnation de Faurisson pour avoir manqué aux normes de rigueur intellectuelle nécessaires à un chercheur et pour avoir délibérément altéré certains témoignages. Ce procès a eu lieu avant l’adoption de la loi Gayssot en juillet 1990, qui criminalise le fait de nier l’existence de crimes contre l’humanité tels que jugés par le Tribunal militaire international de Nuremberg.

En tant que ministre de l’intérieur, il s’est battu pour la suppression de juridictions spéciales telles que la Cour de sûreté de l’État et les tribunaux des Forces armées en période de paix. Il s’est également engagé afin de permettre a tout justiciable de porter un recours devant la Commission et la Cour européenne des droits de l’Homme, l’amélioration du droit des victimes, notamment à tra ers la loi du 5 juillet 1985 et la création d’un régime spécial d’indemnisation des victimes d’accidents de la circulation, ainsi que le développement des peines non privatives de libertés par l’instauration des jours-amende etd es Travaux d’Intérêts général (TIG), pour les délits mineurs.

En 1985, il a réactivé la commission chargée de réviser le Code pénal, mise en place par Valéry Giscard d’Estaing en 1974 mais qui avait été abandonnée après l’élection de François Mitterrand en 1981.

Badinter a contribué à la ratification de l’article 25 de la Convention européenne des droits de l’homme le 2 octobre 1981, qui accorde le droit de requête individuelle des citoyens contre la France.

Depuis 1995, il était président de la Cour européenne de conciliation et d’arbitrage de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe.

Au niveau international, il fût également à l’origine de la création de la Cour international de Justice des Nations unies.

Le 31 décembre 2006, juste après l’exécution de l’ancien dictateur irakien Saddam Hussein, Robert Badinter a vivement critiqué cet acte, le qualifiant de « faute politique majeure ».

Robert Badinter qui a également été président du Conseil constitutionnel de 1986 à 1995 et sénateur des Hauts-de-Seine, a failli être nommé premier ministre en 1992, mais François Mitterand optera finalement pour Édith Cresson, qui deviendra ainsi la première femme à devenir premier ministre de l’histoire de France.

Le président français et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron, qui avait célébré les 40 ans de l’abolition de la peine de mort avec Badinter le 9 octobre 2021, lui a immédiatement rendu hommage à sur X, le qualifiant de « figure du siècle, une conscience républicaine, [et] l’esprit français » et annonçant un hommage national, alors qu’il assistait à la prestation de serment des élèves de l’Ecole nationale de la magistrature.

Les liens de Robert Badinter avec des structures ou des personnalités proches du FEM

Il faut dire que Robert Badinter a côtoyé quelques personnalités proches du FEM. Passé par l’Université Columbia, qui est membre redu Forum économique mondial, il était tout d’abord marié à Élisabeth Badinter, féministe convaincue, mais aussi fille de Marcel Bleustein-Blanchet, fondateur de Publicis, le groupe publicitaire français, qui est membre du FEM.

En 1976, celui qui deviendra président de la République, mais qui avait raté son débat télévisé contre Valéry Giscard d’Estaing, a confié à Badinter la supervision d’une « charte des libertés » qui comptait parmi ses coauteurs, Régis Debray, Michel Serres et le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Jacques Attali.

C’est d’ailleurs Robert Badinter qui a recommandé le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Laurent Fabius, à François Mitterand. « On a préparé la campagne de Mitterrand en 1981 ensemble », a rappelé Laurent Fabius à France Inter le 10 février.

En 81, Badinter accompagné de Serge Moatti , Régis Debray et Jacques Attali, vont aussi aider François Mitterand à préparer un nouveau débat télévisé contre Giscard, un exercice dans lequel il n’était, alors, pas très à son aise.

Par la suite, Robert Badinter, va apporté son soutien en 2011 au contributeur du Forum économique mondial, Dominique Strauss-Kahn, lorsque le directeur général du Fonds monétaire international a été accusé de tentative de viol et arrêté par la police à New York. Badinter a exprimé son indignation sur France Inter, dénonçant ce qu’il qualifiait de « mise à mort médiatique » et pointant du doigt la « défaillance d’un système entier ».

Auparavant, le 23 février 2008, Badinter s’était opposé au contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Nicolas Sarkozy, condamnant vigoureusement la décision prise la veille par le président de la République, de consulter le premier président de la Cour de cassation après la censure partielle par le Conseil constitutionnel des dispositions relatives à l’application de la rétention de sûreté à des criminels déjà condamnés. Badinter a déclaré que « demander au plus haut magistrat de France les moyens de contourner une décision du Conseil constitutionnel, dont le respect s’impose à toutes les autorités de la République, selon la Constitution elle-même », était singulier et problématique.

Après qu’il eu publié en juin 2015, Le Travail et la Loi avec le juriste Antoine Lyon-Caen, un plaidoyer pour réformer le Code du Travail, le premier ministre et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Manuel Valls, lui a confié pour mission de fixer en deux mois les grands principes du nouveau « Code du travail », qui devait entrer en vigueur en 2018.

Membre du comité central d’Amnesty International, l’ONG qui est affiliée au Forum économique mondial, Robert Badinter était également membre du conseil d’administration de l’Institut français des relations internationales (IFRI), un laboratoire d’idées, s’inspirant des think tanks américains, fondé en 1979 par Thierry de Montbrial, avec le soutien du président Valéry Giscard d’Estaing et le premier ministre, Raymond Barre. Celui-ci, qui était Franc-maçon a aidé Klaus Schwab a fondé le Forum économique mondial, lorsqu’il était commissaire européen. L’Ifri s’est organisé autour d’une structure existante, le Centre d’études de politique étrangère (CEPE), créé en 1935 par des universités françaises et la Fondation Carnegie pour la paix internationale, qui est membre du Forum économique mondial. À l’origine le secrétaire de l’IFRI était, Marc Gilbert, cofondateur du Nouvel Observateur et ancien producteur à l’ORTF. Son conseiller spécial était le contributeur du FEM, Dominique Moisi, tandis que le contributeur du FEM, Ghassan Salamé, le père de Léa Salamé, est consultant de l’IFRI à Beyrouth.

Si Robert Badinter a reçu un hommage unanime de la part de la classe politique, les contributeurs du FEM dont il était proche se sont montrés particulièrement élogieux. Sur les ondes de France Inter, Laurent Fabius a déclaré qu’« il aurait été un président magnifique. »

Jacques Attali affirme sur X, qu’« Avec Robert Badinter, la France perd un géant, immense juriste, avocat et homme d’État ». Je perds un ami intime, un compagnon de luttes, de victoires, de conversations littéraires et de moments intenses. »

Richard Malka, l’avocat de « Charlie Hebdo », qui était très proche de l’ancien ministre de la justice a expliqué dans les colonnes du Point, le 9 février, que l’histoire de la Shoah actait Robert Badinter. « Il vivait cette histoire, qui avait emporté son père, mort à Sobibor, son oncle, déporté lui aussi, et sa grand-mère Idiss, née en 1863 dans un village juif de Bessarabie et morte durant la guerre. Pas un repas, pas une discussion n’avait lieu sans que nous en parlions. La Shoah l’habitait totalement », a-t-il déclaré. Il est vrai que le père de Robert Badinter faisait parti des victimes de la rafle du 12, rue Sainte Catherine qui s’est déroulée le 9 février 1943 à Lyon, ville dans lequel il est retourné à de nombreuses reprises, notamment à l’occasion des commémorations de ce triste évènement. 

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