Le Telegraph a révélé ce samedi 15 novembre que l’agence sanitaire britannique UKHSA refuse de rendre publiques des données potentiellement susceptibles d’établir un lien entre vaccination contre le Covid-19 et surmortalité au Royaume-Uni. Une décision justifiée par la crainte « d’angoisser » les familles endeuillées, mais dénoncée comme une tentative de dissimulation par plusieurs acteurs politiques et associatifs.
Une controverse de grande ampleur secoue le Royaume-Uni après la publication d’un article du Telegraph affirmant que la UK Health Security Agency (UKHSA) refuse de diffuser des données qui pourraient, selon certains responsables, permettre de vérifier l’existence d’une corrélation entre vaccination contre le Covid-19 et excès de mortalité dans le pays. La décision de l’agence, confirmée par le régulateur en charge de la transparence, suscite de vifs débats sur la gestion de l’information publique et la confiance envers les institutions sanitaires.
Selon les informations du Telegraph, la UKHSA argue que la publication de cette base de données, qui associe dates d’injection et dates de décès, risquerait de provoquer « détresse ou colère » chez les proches des défunts, dans l’hypothèse où un lien apparaîtrait. L’agence avance également un risque pour la santé mentale des familles endeuillées et estime qu’un tel niveau de transparence pourrait alimenter de la désinformation susceptible d’affecter la couverture vaccinale.
Ces informations émergent dans un contexte où plusieurs élus des deux chambres s’inquiètent, depuis l’an dernier, du niveau élevé d’excès de mortalité enregistré depuis 2020. Dans une lettre adressée à la UKHSA et au ministère de la Santé, des parlementaires avaient déjà alerté sur l’existence de données « potentiellement cruciales » communiquées aux laboratoires pharmaceutiques mais non accessibles au public. Ils réclamaient alors leur publication sous une forme anonymisée, identique à celle transmise à l’industrie.
Le mouvement UsForThem, à l’origine d’une requête FOIA pour obtenir ces données, accuse désormais la UKHSA d’agir pour cacher des éléments embarrassants. Après deux années de procédure, l’Information Commissioner a pourtant tranché en faveur de l’agence, estimant que le refus de publication était conforme aux règles et justifié par les risques évoqués.
La décision alimente néanmoins le discours de plusieurs opposants politiques, notamment au sein du parti Reform UK, qui promet l’ouverture d’une enquête publique sur la surmortalité et les effets des vaccins. Richard Tice, son vice-président, accuse la UKHSA d’une « dissimulation scandaleuse » et presse la ministre de la Santé d’exiger la publication des données. Le juriste Ben Kingsley, porte-parole d’UsForThem, dénonce pour sa part une attitude « paternaliste » rappelant, selon lui, les mécanismes de rétention de l’information observés dans le scandale du sang contaminé britannique.
Face à ces critiques, la UKHSA affirme avoir fourni une version « soigneusement anonymisée » du jeu de données aux requérants, tout en rappelant que la protection de l’identité des patients reste un principe intangible. L’agence maintient que la publication de la version complète pourrait permettre, même indirectement, d’identifier des personnes décédées, ce qui constituerait un préjudice majeur pour les familles.
Cette affaire intervient alors que la Covid Inquiry officielle poursuit ses travaux et que le débat sur les politiques sanitaires menées pendant la pandémie demeure brûlant au Royaume-Uni. L’affrontement entre impératifs de transparence, prévention de la désinformation et protection des individus s’annonce plus vif que jamais.
Sources :
The Telegraph – “Government ‘withholding data that may link Covid jab to excess deaths’” – 15 November 2025 – lien