Après la mobilisation des dockers français à Fos-sur-Mer, leurs homologues italiens de Gênes s’apprêtent à bloquer à leur tour l’acheminement de matériel militaire à destination d’Israël. Le navire visé, un cargo de la compagnie israélienne Zim, est soupçonné de transporter des pièces de fusils mitrailleurs fabriquées à Marseille et destinées à Haïfa.
Selon les révélations conjointes de Disclose et du média irlandais The Ditch, un cargo israélien doit accoster ce jeudi 5 juin dans le port de Fos-sur-Mer, près de Marseille, afin de charger des composants d’armes conçus par l’entreprise marseillaise Eurolinks. Ces pièces sont destinées à la société israélienne IMI Systems, une filiale d’Elbit Systems, spécialisée dans l’armement.
Dans un communiqué, la CGT des dockers de Fos-sur-Mer a dénoncé l’utilisation du port comme point de transit pour du matériel militaire destiné à l’armée israélienne : « Le port de Marseille-Fos ne doit pas servir à alimenter l’armée israélienne », peut-on lire. Le syndicat affirme avoir identifié le conteneur concerné, l’avoir isolé, et refuse désormais de le charger sur le navire, évoquant un refus de participer « au génocide en cours orchestré par le gouvernement israélien ».
Solidarité italienne
Le cargo Zim doit également faire escale dans le port de Gênes, où les dockers italiens, informés des mêmes intentions, ont annoncé leur volonté de bloquer le chargement. Cette mobilisation transnationale relance la dynamique d’un syndicalisme portuaire engagé contre les flux logistiques d’armement en temps de guerre.
En mars 2024, le ministre français des Armées Sébastien Lecornu avait confirmé la vente de matériel de guerre par Eurolinks à IMI Systems. Ces ventes, bien que légales au regard du droit français, suscitent une indignation croissante à mesure que s’intensifient les accusations contre Israël dans le cadre du conflit à Gaza.
Ce mouvement de grève marque une nouvelle étape dans la résistance syndicale face aux exportations militaires vers des zones de conflit. Une question sensible, au cœur des débats internationaux sur la responsabilité des États fournisseurs d’armement.
Source : Courrier international