Les dockers du port de Marseille-Fos ont décidé de ne pas charger un container contenant des composants militaires destinés à Israël. Une décision revendiquée comme un acte de solidarité avec le peuple palestinien et dénonçant le rôle présumé de l’État hébreu dans les violences en cours à Gaza.
Mercredi 4 juin, la CGT des ouvriers dockers a annoncé qu’un container contenant 19 palettes de maillons pour fusils mitrailleurs, fabriqués par l’entreprise marseillaise Eurolinks, ne serait pas embarqué comme prévu sur un navire régional en partance pour Israël. « Nous avons été avertis ce matin, on a réussi à identifier le container et à le mettre de côté », a précisé Christophe Claret, secrétaire général des dockers et personnels portuaires du Golfe de Fos, selon le Huff Post.
Ces maillons métalliques, essentiels au tir en rafale des fusils mitrailleurs, avaient déjà été mentionnés en mars 2024 par les sites Disclose et Marsactu comme étant « susceptibles d’être utilisés contre des civils dans la bande de Gaza ».
Une décision saluée à gauche
Ce geste a rapidement reçu le soutien de plusieurs figures politiques. Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise, a salué « la gloire des dockers » et appelé à un embargo immédiat sur les armes du génocide.
Le député LFI Manuel Bompard a également apporté son appui : « Partout dans le monde, la lutte s’organise contre le génocide à Gaza ! »
Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a lui aussi exprimé son soutien aux dockers marseillais sur X (anciennement Twitter) : « L’humanisme n’est pas à vendre ».
Eurolinks silencieuse, le port reste muet
Contactée par l’AFP, l’entreprise Eurolinks n’a pas donné suite, et le port de Marseille-Fos a refusé de commenter l’affaire. Toutefois, selon la CGT, aucun autre personnel portuaire ne pourra être mobilisé pour charger ces marchandises contre la volonté des dockers.
Des précédents révélés par Disclose
Selon les révélations du média Disclose, deux autres expéditions similaires auraient eu lieu depuis le port de Fos-sur-Mer vers le port israélien de Haïfa, les 3 avril et 22 mai derniers. Ces livraisons soulèvent des interrogations persistantes sur la traçabilité et la finalité de certains composants militaires produits en France.
Le ministre des Armées Sébastien Lecornu, interrogé sur le sujet, avait affirmé que ces éléments ne pouvaient être que « réexportés » par Israël, tentant ainsi d’écarter la responsabilité directe de la France dans leur usage potentiel à Gaza.
Source : Huff Post.