Alors que le chef de la diplomatie saoudienne, Fayçal ben Farhan, devait rencontrer Mahmoud Abbas à Ramallah ce dimanche 1er juin, Israël a interdit l’accès de la délégation arabe à la Cisjordanie. Une décision qui ravive les tensions diplomatiques et éloigne un peu plus toute perspective de normalisation.
Prévue comme un geste hautement symbolique, la visite à Ramallah du ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal ben Farhan, accompagnée de représentants des Émirats, du Qatar, de l’Égypte, de la Jordanie et de la Turquie, a été bloquée par les autorités israéliennes. Ces dernières ont estimé que cette délégation cherchait à « promouvoir l’établissement d’un État palestinien », ce qu’elles considèrent comme contraire à leur « sécurité nationale ».
Cette visite, qui aurait été la première d’un haut responsable saoudien en Cisjordanie depuis près de 60 ans, devait renforcer le soutien arabe à l’Autorité palestinienne, en perte de légitimité sur le terrain.
Riyad hausse le ton
La réaction de Riyad ne s’est pas fait attendre. Le prince Fayçal ben Farhan a dénoncé une décision « extrémiste » du gouvernement israélien, pointant du doigt son refus « de toute tentative sérieuse d’emprunter une voie pacifique ». La chaîne Al-Arabiya a relayé ses propos, qui marquent une rupture nette avec la dynamique de normalisation engagée en 2023.
Cet incident souligne la crispation grandissante entre Israël et l’Arabie saoudite depuis le déclenchement de la guerre à Gaza en octobre 2023. La monarchie du Golfe avait alors suspendu les discussions de normalisation et repositionné son discours diplomatique en faveur d’un État palestinien souverain.
La stratégie saoudienne : leadership régional et soutien à Ramallah
Depuis plusieurs mois, l’Arabie saoudite réaffirme sa volonté de défendre la cause palestinienne comme condition préalable à toute normalisation. Elle soutient une Autorité palestinienne réformée, allant jusqu’à pousser Mahmoud Abbas à désigner Hussein Al-Cheikh, vice-président de l’OLP, comme potentiel successeur.
Dans cette optique, Riyad coorganisera avec la France une conférence internationale en juin 2025 au siège des Nations unies à New York, avec pour objectif de relancer une solution à deux États, israélien et palestinien, coexistant pacifiquement.
Source : Courrier international