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Université de Californie. Photo : @Marelbu

USA : L’Université de Californie en guerre contre sa propre tradition de Liberté d’Expression

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De récentes révélations obtenues par le le journaliste américain, Matt Taibbi, à l’origine des Twitter Files, via la loi sur la liberté d’information (FOIA) de l’Université de Californie, mettent en lumière un débat interne complexe au sein de l’institution. En décembre 2020, au plus fort de la pandémie, une réunion extraordinaire du Comité consultatif académique a révélé une remise en question de la liberté académique, un pilier de l’université.

Durant cette réunion, les membres du corps enseignant étaient furieux contre ceux qui remettaient en cause le consensus sur les politiques liées à la pandémie, comme les confinements, la distanciation sociale et le port du masque. Scott Atlas, un chercheur de l’Institut Hoover à Stanford, a été particulièrement ciblé pour avoir exprimé des opinions contraires à celles du consensus dominant sur la santé publique. Certains professeurs sont allés jusqu’à questionner le rôle de la liberté académique dans un contexte de crise sanitaire. Un professeur de médecine de l’Université de Californie à San Francisco a même demandé si la liberté d’expression devait primer sur la protection du public contre les propos jugés dangereux.

Ce débat posait une question centrale : jusqu’où peut-on tolérer la liberté d’expression lorsque la santé publique est en jeu ? Un cas emblématique selon Taibbi, est celui du Dr Aaron Kheriaty, directeur du programme d’éthique médicale de l’Unniversité et professeur de psychiatrie, qui a été licencié un an après cette réunion pour avoir refusé de se faire vacciner, invoquant une immunité naturelle.

Une Tradition de Liberté Menacée

Le Dr Kheriaty a rappelé que l’Université de Californie disposait d’une solide politique de liberté académique, adoptée en 1970, qui garantissait un échange libre d’idées et une recherche de la vérité, que ces idées soient populaires ou non. Cette politique interdit toute ingérence bureaucratique dans le discours académique. Elle stipule également que les enseignants ne doivent pas utiliser les infrastructures universitaires pour des objectifs politiques étrangers au contenu pédagogique.

Cependant, selon Kheriaty, cette politique, jadis défendue par les libéraux, est désormais vue par certains comme un obstacle à leurs objectifs. Les documents obtenus par le journaliste américain montrent que cette tension entre la tradition de liberté académique et les pressions actuelles pour équilibrer liberté et sécurité est constante.

Des Attaques Indirectes contre la Liberté d’Expression

Les documents FOIA révèlent également que l’épisode de Scott Atlas n’était pas un cas isolé. Le débat sur la liberté d’expression et l’équilibre avec la sécurité publique continue d’agiter l’université. Les pressions pour adapter les politiques académiques à des impératifs de sécurité sont fréquentes, montrant une dérive vers une restriction de la liberté d’expression selon, Taibbi.

L’exemple de la réunion de 2020 montre que l’institution, autrefois fière de ses racines dans le Mouvement pour la liberté d’expression de Berkeley en 1964, semble désormais avoir du mal à concilier sa tradition de liberté avec les défis contemporains.

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