Lors du Sommet mondial UNITE qui se tient aujourd’hui à Berlin, des parlementaires de différents pays ont signé une déclaration de soutien à l’Accord sur les pandémies proposé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cet accord, élaboré pour tirer les leçons de la pandémie de COVID-19 et d’autres crises sanitaires récentes, a pour objectif de renforcer la préparation et la réponse mondiale aux pandémies, tout en garantissant un accès équitable aux ressources et aux soins de santé. Il est toutefois dénoncé par certains comme un transfert de souveraineté des états membres de l’OMS vers l’agence onusienne.
UNITE est un réseau mondial à but non lucratif et non partisan de parlementaires actuels et anciens de parlements, congrès et sénats multinationaux, nationaux, étatiques et régionaux, engagés dans la promotion de politiques efficaces et durables pour l’amélioration des systèmes de santé mondiaux, en accord avec les Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies.
Le Sommet mondial UNITE est destiné à devenir le principal forum mondial pour forger des partenariats entre parlementaires et dirigeants de la communauté de la santé mondiale. Selon l’organisation, il permet à des experts de la société civile, des communautés concernées, des organisations internationales et du monde universitaire de se réunir avec des parlementaires de premier plan du monde entier, de discuter des problèmes les plus urgents en matière de santé mondiale, de définir l’agenda politique pour l’année à venir et de transformer les discussions en priorités politiques concrètes. Cette année, cet évènement se tient cette année en collaboration avec le Sommet mondial de la santé (WHS), qui est déjà un rassemblement de haut niveau brouillant les pistes entre public et privé.
La signature de cette déclaration, en collaboration avec des représentants du Sommet mondial de la santé (WHS), souligne selon l’OMS, l’engagement des législateurs à garantir que les principes d’équité et de solidarité mondiale soient intégrés dans la gestion des futures pandémies.
Ricardo Baptista Leite, président d’UNITE, a rappelé que « les parlementaires ont une responsabilité cruciale dans la protection de la santé publique ». Il a également affirmé que l’Accord sur les pandémies de l’OMS représente une « opportunité historique » pour prévenir les futures catastrophes sanitaires.
L’Accord sur les pandémies de l’OMS a pour but de combler les lacunes révélées par la pandémie de COVID-19 et d’autres épidémies, en renforçant la coopération internationale et en facilitant l’accès aux ressources, y compris les vaccins, les traitements et les équipements médicaux essentiels.
Quatre engagements clés de la Déclaration mondiale des parlementaires
La déclracation des parlementaires comprend quatre point clefs :
- Équité au cœur : Garantir un accès équitable aux outils de santé liés aux pandémies, basé sur les besoins de santé publique pour tous, en particulier dans les pays aux ressources limitées.
- Solidarité mondiale : Renforcer la coopération internationale pour bâtir des systèmes de santé résilients capables de prévenir et de répondre aux pandémies.
- Action législative : Promouvoir la ratification et la mise en œuvre de l’Accord sur les pandémies au sein des législatures nationales, le cas échéant.
- Lutte contre la désinformation : Fournir aux communautés des informations sanitaires basées sur des preuves pour contrer la propagation de fausses informations.
Le Dr Tedros salue le soutient des parlementaires
Le Directeur général de l’OMS, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a salué ce fort soutien parlementaire. « L’Accord sur les pandémies de l’OMS représente une opportunité unique de renforcer un système de santé mondial plus juste et mieux préparé », a-t-il déclaré. « En signant cette déclaration, les parlementaires du monde entier montrent leur engagement à protéger des vies contre les pandémies futures et à garantir un accès équitable aux vaccins, aux traitements, aux diagnostics et à d’autres outils de santé pour chaque pays, en particulier ceux disposant de moins de ressources. »
Les critiques à l’égard de l’accord sur les pandémies
Selon l’OMS, cet accord vise à construire un avenir où chaque nation, riche ou pauvre, est mieux préparée pour prévenir et gérer les pandémies.
Toutefois il est dénoncé par certains comme un transfert de souveraineté des états membres de l’OMS vers l’agence onusienne. C’est le cas de personnalités comme Elon Musk, le Dr German Velasquez qui a été directeur du secrétariat de l’OMS pour la Santé publique, l’innovation et la propriété intellectuel, durant la pandémie H1N1, et le journaliste James Roguski. Celui-ci a même porté plainte contre l’OMS.
Au mois de juin, lors de la 77e assemblée mondiale de la Santé qui s’est achevée à Genève sans parvenir à un accord sur les pandémies, des manifestants de l’OMS se sont rassemblés devant le Palais des Nations, accusant l’agence de chercher à prendre du pouvoir au détriment des États. Donald Trump, ancien président des États-Unis, avait critiqué ces négociations lors de la convention nationale du Parti libertarien promettant que s’il était élu, il s’attaquerait à ces « monstruosités ».