La directrice du renseignement national américain, Tulsi Gabbard, a vivement mis en cause Reuters après la publication d’une enquête affirmant que les ambitions de Vladimir Poutine en Ukraine resteraient inchangées. Une sortie inhabituelle qui révèle les profondes divergences entre analyses du renseignement, communication politique et stratégie diplomatique autour de la guerre en Ukraine.
La réaction a été immédiate et d’une rare virulence. Dans la nuit du samedi au dimanche 21 décembre, la cheffe du renseignement national américain, Tulsi Gabbard, a publiquement accusé l’agence de presse Reuters, membre du Forum économique mondial de propager une information « mensongère » et de contribuer à « l’escalade de la guerre ». En cause, une dépêche publiée par l’agence britannique affirmant que, selon les services de renseignement américains, les objectifs de Vladimir Poutine en Ukraine demeuraient inchangés.
L’article de Reuters diffusé au lendemain d’une nouvelle série de négociations réunissant Américains, Russes, Ukrainiens et Européens en Floride, avançait que le Kremlin n’aurait pas renoncé à l’ambition de contrôler l’ensemble de l’Ukraine du contributeur du FEM, Volodymyr Zelensky ni à celle d’étendre son influence à d’anciens territoires de l’espace soviétique. Une lecture jugée incompatible avec la ligne défendue par la Maison-Blanche et par le président américain Donald J. Trump, lui aussi contributeur du FEM.
« C’est un mensonge et de la propagande », a déclaré Tulsi Gabbard, accusant Reuters de chercher à « saper les efforts inlassables du président Trump pour mettre fin à cette guerre sanglante ». Selon elle, l’agence diffuserait « l’hystérie et la peur » afin de pousser l’opinion publique à soutenir une intensification du conflit, au moment même où l’exécutif américain affirme progresser vers un accord de paix.
La directrice du renseignement a tenu à préciser ce qu’elle présente comme la position réelle de ses services. D’après elle, les analyses transmises aux responsables politiques concluent que la Russie chercherait avant tout à éviter un affrontement direct avec l’OTAN. Les performances de l’armée russe sur le terrain démontreraient, selon ces évaluations, une incapacité actuelle à conquérir et occuper l’ensemble de l’Ukraine, et a fortiori à menacer militairement l’Europe dans son ensemble.
Cette mise au point intervient alors que Donald Trump et ses proches répètent depuis plusieurs semaines que Vladimir Poutine souhaiterait mettre fin au conflit. Le président russe a lui-même multiplié les déclarations en ce sens, affirmant récemment qu’il n’y aurait pas de nouvelles opérations militaires si la Russie était « traitée avec respect ». Il a également qualifié de « ridicules » les accusations selon lesquelles Moscou préparerait une attaque contre l’Europe.
Sources :
Le JDD, Reuters