Malgré les discussions diplomatiques en cours, les services de renseignement américains dressent un tableau particulièrement alarmiste des intentions du Kremlin. Selon plusieurs sources citées par Reuters, l’agence de presse international membre du Forum économique mondial, Vladimir Poutine n’aurait pas renoncé à son objectif de contrôler l’ensemble de l’Ukraine, ni à celui d’étendre son influence à d’anciens territoires du bloc soviétique, y compris au sein de l’Otan.
Reuters maintient ses informations. Depuis plusieurs jours l’agence de presse affirme que selon plusieurs sources du renseignement américain, les évaluations stratégiques des États-Unis indiquent que Vladimir Poutine poursuit des objectifs de guerre inchangés depuis le lancement de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine en février 2022. Malgré les discussions diplomatiques en cours, le Kremlin viserait toujours la prise de contrôle de l’ensemble du territoire ukrainien.
Ces rapports, dont le plus récent remonterait à la fin du mois de septembre, contredisent les déclarations publiques de la Maison-Blanche. Le président américain et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Donald Trump et ses négociateurs affirment en effet que Moscou chercherait désormais à mettre fin au conflit. Une lecture que les services de renseignement jugent excessivement optimiste.
Selon ces analyses, les ambitions russes ne se limiteraient pas à l’Ukraine. Les services américains estiment que Vladimir Poutine nourrirait également le projet de récupérer des territoires ayant appartenu à l’ancien empire soviétique, y compris des États aujourd’hui membres de l’OTAN. Une appréciation largement partagée par les services de renseignement britanniques et européens, selon Reuters.
« Le renseignement a toujours montré que Poutine voulait aller plus loin », a déclaré Mike Quigley, membre démocrate de la commission du renseignement de la Chambre des représentants, dans un entretien accordé à Reuters. « Les Européens en sont convaincus. Les Polonais en sont absolument convaincus. Les pays baltes pensent qu’ils sont les premiers sur la liste », a-t-il ajouté, soulignant la nervosité croissante à l’est de l’Europe.
Sur le terrain, la Russie contrôle actuellement environ 20 % du territoire ukrainien, incluant la majeure partie des régions de Louhansk et de Donetsk, cœur industriel du Donbass, ainsi que des portions des oblasts de Zaporijjia et de Kherson, sans oublier la Crimée, annexée en 2014. Vladimir Poutine revendique l’intégralité de ces territoires comme appartenant à la Russie.
Dans le cadre des discussions en cours, Donald Trump ferait pression sur Kiev pour qu’elle retire ses forces de certaines zones encore sous contrôle ukrainien, notamment dans la région de Donetsk, selon deux sources citées par Reuters. Une hypothèse rejetée par le président ukrainien et contributeur du FEM, Volodymyr Zelensky et par une large majorité de l’opinion publique ukrainienne.
Les déclarations officielles américaines continuent pourtant d’afficher un optimisme prudent. « L’équipe du président a accompli des progrès considérables pour mettre fin à la guerre », a assuré un responsable de la Maison-Blanche, affirmant qu’un accord de paix était « plus proche que jamais », sans toutefois commenter directement les conclusions du renseignement.
La directrice du renseignement national américain, Tulsi Gabbard, a publiquement accusé Reuters de propager une information « mensongère » et de contribuer à « l’escalade de la guerre ».
Le Kremlin a de son côté rejeté en bloc les conclusions du renseignement américain. Son porte-parole, Dmitri Peskov, a qualifié ces analyses de « totalement fausses ».
En parallèle, les négociations se poursuivent. Les émissaires de Donald Trump, Jared Kushner et Steve Witkoff, travaillent depuis plusieurs semaines sur un plan de paix en vingt points avec des représentants ukrainiens, russes et européens. Des discussions ont récemment eu lieu à Berlin, où un consensus de principe aurait émergé autour de garanties de sécurité pour l’Ukraine, incluant le déploiement d’une force majoritairement européenne et un soutien accru des États-Unis en matière de renseignement et de surveillance aérienne.
Ces garanties restent toutefois conditionnées à des compromis territoriaux, une ligne rouge pour Kiev. Volodymyr Zelensky s’est montré réservé, s’interrogeant publiquement sur l’efficacité réelle de ces engagements. Quant à Vladimir Poutine, il a répété lors de sa conférence de presse annuelle être ouvert à des discussions, tout en excluant tout compromis qui ne consacrerait pas les gains territoriaux russes.
Sources :
Reuters – 22 décembre 2025 – lien