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Alexandre Ouizille. Photo : @Armand Belloin

Scandale des eaux minérales : L’enquête judiciaire et celle de Sénat vont-elles se télescoper ?

Le scandale des eaux minérales a pris une nouvelle tournure avec l’ouverture d’une information judiciaire ce jeudi 13 février contre les géants de l’industrie des eaux minérales, Nestlé, membre du Forum économique mondial et Alma Sources, dont l’actionnaire principal est Otsuka America Pharmaceutical, également membre du WEF. Cette enquête fait suite à des plaintes déposées par l’association Foodwatch pour des accusations de tromperie, suite à la mise en évidence de pratiques douteuses concernant le traitement des eaux minérales. Le Sénat, qui a lancé une commission d’enquête sur ce sujet, affirme qu’il poursuivra ses travaux tout en respectant l’enquête en cours.

Le juge d’instruction parisien a décidé d’ouvrir une enquête judiciaire pour tromperie sur les pratiques de Nestlé (marques Perrier, Hépar, Contrex, Vittel) et du groupe Alma Sources (Cristaline, St-Yorre). Cette décision fait suite à des plaintes de l’association Foodwatch, qui réclame que toute la lumière soit faite sur les pratiques frauduleuses de ces producteurs d’eaux minérales. Ces révélations sont devenues publiques grâce à des investigations menées par Radio France et Le Monde, en janvier 2024.

La Commission d’Enquête Sénatoriale : Une Indépendance Assurée

Le Sénat s’est emparé de l’affaire après les premières révélations en 2024 et a constitué une commission d’enquête en novembre de la même année. Sauf qu’en théorie une commission d’enquête ne peut pas empiéter sur la justice, lorsqu’une enquête est en cours.  Le rapporteur de cette commission est le sénateur socialiste Alexandre Ouizille, passé par L’ESSEC comme de nombreuses personnalités proches du FEM, comme Élisabeth Moreno ou Xavier Leroy, mais également Paris Dauphiné, où sont passés Frédéric Bailly ou Anthony Hussenot et Science Po Paris, où a étudié Guillaume Vuillemey ou Leïla Ferrali. Ouizzile a confié à Public Sénat, le média de la chambre parlementaire, que la commission n’interférera pas avec le travail de la justice, même si elle poursuivra ses investigations sur des points complémentaires.

Alexandre Ouizille a insisté sur le fait qu’il respecte pleinement l’enquête judiciaire en cours, mais qu’il était essentiel pour la commission d’obtenir des réponses concernant la relation entre les industriels de l’eau et les pouvoirs publics, des aspects qui ne font pas l’objet de l’enquête judiciaire. Il a également rappelé que des précédents tels que la commission d’enquête sur Benalla ou l’affaire Cahuzac avaient montré qu’il était possible de mener des investigations parlementaires tout en respectant le cadre judiciaire, même si ce ne sont pas des exemples probants.

Une Collaboration avec Nestlé et Alma Sources

Les auditions des responsables des deux groupes ont déjà commencé, et Alma Sources a été auditionné le 12 février 2025. Lors de cette audition, le directeur du groupe, Luc Baeyens, a d’abord nié toute pratique illégale avant de reconnaître l’ajout de gaz carbonique dans les bouteilles de la marque Châteldon, une pratique jugée illégale. Nestlé, après avoir remis en cause la légitimité de la commission, a finalement accepté de collaborer pleinement. Le sénateur Ouizille a salué cet engagement et a précisé qu’il comptait sur cette collaboration pour poursuivre ses investigations et visiter des sites tels que l’usine Perrier à Vergèze.

Les Révélations Récentes et le Lobbying Politique

L’affaire a pris un nouveau tour avec des révélations récentes concernant des pressions politiques exercées par Nestlé. Selon Radio France et Le Monde, des sources proches de l’Élysée ont affirmé que le groupe suisse aurait lobbyé les autorités françaises pour permettre la commercialisation d’eaux jugées non conformes et potentiellement dangereuses pour la santé. Bien que le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron ait rejeté ces accusations, affirmant qu’il n’y avait eu ni entente ni connivence avec Nestlé, les tensions politiques autour du scandale sont palpables.

L’Implication de l’Élysée et des Auditions à Venir

Le rapporteur de la commissionAlexandre Ouizille, a précisé que la commission d’enquête pourrait être amenée à interroger l’Élysée et des figures politiques de haut niveau si les auditions le nécessitent. Il a affirmé qu’il souhaitait comprendre l’ensemble des implications politiques dans cette affaire. Toutefois, le secrétaire général de l’ÉlyséeAlexis Kohler, a déjà refusé de se rendre devant une commission d’enquête précédente à l’Assemblée nationale, invoquant la séparation des pouvoirs.

Source : Public Sénat.

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