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Arnaud Sanvert. Photo : @TrisHR

Législative Saône-et-Loire : le RN en tête, la droite classique en embuscade au second tour

Le premier tour de l’élection législative partielle en Saône-et-Loire, qui s’est tenu dimanche 18 mai, a vu le Rassemblement national (RN) prendre l’avantage. Le député sortant Arnaud Sanvert se hisse en tête avec 31,9 % des voix, devançant de quelques points son principal adversaire, Sébastien Martin, ex-Les Républicains soutenu par la droite classique. La gauche, minée par ses divisions, sort dès ce premier tour de la course.

Arnaud Sanvert, qui défendait son siège conquis en 2022 lors d’une percée du RN dans plusieurs territoires, confirme son ancrage local. Dans cette 4e circonscription de Saône-et-Loire, largement rurale, il devance l’ancien président du Grand Chalon, Sébastien Martin, qui rassemble 25,6 % des suffrages. Si l’écart reste resserré, le député sortant bénéficie d’une dynamique favorable, portée par une abstention importante mais constante — plus de 60 % des électeurs ne se sont pas déplacés aux urnes.

Un duel stratégique à droite

Le second tour s’annonce comme un face-à-face entre deux versions de la droite : celle du RN, installée sur une ligne d’opposition frontale, et celle plus modérée que tente d’incarner Sébastien Martin. Ce dernier, dissident de LR, mène une campagne centrée sur les enjeux territoriaux, mise sur son enracinement local et plaide pour une « droite de projets ». Mais son positionnement entre deux pôles pourrait compliquer ses réserves de voix.

Dans ce duel, les reports de voix seront décisifs. Le camp présidentiel, affaibli, n’a pas réussi à dépasser les 15 %, tandis que la gauche, éparpillée entre plusieurs candidatures, ne sera pas en mesure de peser directement au second tour. Si la stratégie de front républicain est évoquée en coulisses, elle ne s’est pas encore traduite par des consignes de vote claires. Arnaud Sanvert, de son côté, s’appuie sur un électorat fidèle et mobilisé, avec des pointes à plus de 40 % dans certaines communes rurales.

La gauche éliminée dès le premier tour

L’unité semblait inaccessible pour les forces de gauche dans cette circonscription historiquement marquée par un ancrage divers. Entre la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) qui ne s’est pas reformée, les écologistes marginalisés et des candidatures dissidentes, la division a eu raison de toute chance de qualification. Aucun des candidats progressistes n’atteint les 12,5 % des inscrits nécessaires pour se maintenir. Un échec qui souligne les difficultés persistantes à recréer une alliance à gauche, et qui offre un avantage mécanique aux forces de droite pour le second tour.

Cette fragmentation pose aussi la question de la capacité des partis de gauche à reconstruire une offre crédible, locale et lisible dans des territoires où le RN progresse sur les questions de pouvoir d’achat, de ruralité et de sécurité. Sans relais locaux suffisamment solides et en l’absence de leadership national clair, ces électorats semblent se détourner durablement des formations traditionnelles.

Dans la configuration actuelle, le Rassemblement national apparaît en position de force pour conserver un siège stratégique, acquis il y a deux ans de haute lutte. La progression d’Arnaud Sanvert illustre aussi le travail d’implantation mené par le parti sur le terrain, au-delà des vagues nationales de popularité. Le second tour, prévu dimanche prochain, marquera une nouvelle étape du rapport de force entre une droite plurielle et un RN en quête de crédibilité institutionnelle.

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