Le rejet de la première partie du budget 2025 par l’Assemblée nationale, loin d’être un revers pour le Premier ministre Michel Barnier, pourrait lui offrir une opportunité stratégique. Après ce rejet par les députés, le budget sera directement transmis au Sénat, permettant à Barnier de reprendre la main et de présenter une version plus en accord avec sa ligne budgétaire initiale.
Après avoir été profondément modifiée lors des débats dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, la partie « recettes » du projet de loi de finances a été soumis au vote des députés ce mardi après-midi.
Avec 362 voix défavorables, la chambre basse a rejeté la partie « recettes » du budget 2025, qui porte sur les impôts et taxes. De manière surprenante, ce sont les députés EPR et DR, pourtant censés soutenir Michel Barnier et son gouvernement, qui ont bloqué le texte. Selon le ministre du Budget Laurent Saint-Martin, ils se sont opposés au projet en raison de ce qu’ils considèrent comme une « overdose fiscale », causée par les nombreux amendements adoptés contre l’avis du gouvernement.
Ainsi, si le le rejet par les députés de la première partie du PLF 2025 semble sonner comme un camouflet pour le Premier ministre Michel Barnier, cela lui permet en fait de supprimer les amendements adoptés sous la pression de la gauche, comme la taxe sur les superprofits. Cerfia évoque également la « TVA à 0% dans les Outre-mer », et l’« Annulation de la hausse de la taxe électricité ».
Un avantage stratégique pour Michel Barnier
Ce rejet ouvre en effet la possibilité pour le gouvernement de réintroduire le projet de loi des finances sans les amendements votés à l’Assemblée nationale, offrant à Barnier une « feuille blanche » au Sénat.
Un soutien plus solide au Sénat
Contrairement à l’Assemblée nationale, où la majorité gouvernementale est fragile, le Sénat est dominé par Les Républicains, le parti de Michel Barnier. Avec 130 sénateurs LR, Barnier peut compter sur une majorité qui pourrait faciliter l’adoption de son budget. Les discussions budgétaires, prévues pour le 25 novembre, laissent au Premier ministre et aux sénateurs LR le temps de finaliser des accords en amont, limitant les risques de blocages.
