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Nadège Abomangoli. Photo : @Tomkiou/Wikipedia

Téléphérique d’Île-de-France : Nadège Abomangoli (LFI) propose des cabines non-mixtes pour prévenir les agressions sexuelles

L’ouverture en décembre du premier téléphérique francilien suscite une polémique politique. Craignant des agressions sexuelles dans ces cabines fermées, la députée insoumise Nadège Abomangoli appelle à instaurer des espaces non-mixtes, une proposition qui relance le débat sur l’insécurité et la mixité dans les transports publics, tout en opposant encore un peu plus les hommes aux femmes.

Le 13 décembre prochain, l’Île-de-France inaugurera son premier téléphérique urbain. La ligne C1, reliant Créteil à Villeneuve-Saint-Georges en passant par Valenton et Limeil-Brévannes, doit transporter jusqu’à 11 000 passagers par jour. Présentée comme une alternative écologique et rapide aux embouteillages franciliens, cette infrastructure est pourtant déjà au cœur d’une controverse inattendue.

Dès la diffusion des premières images de ces cabines suspendues, plusieurs internautes ont exprimé leurs inquiétudes sur les réseaux sociaux. Le confinement en altitude, sans possibilité de sortie avant l’arrivée en station, soulève la crainte d’agressions sexuelles ou d’incidents de sécurité. C’est dans ce contexte que la députée LFI Nadège Abomangoli a pris position. « Je suggère des cabines en non-mixité pour ce nid à agressions sexuelles », a-t-elle déclaré sur X, provoquant une avalanche de réactions.

Cette proposition, inédite dans le paysage politique, soulève de nombreuses interrogations. Elle surprend d’autant plus que La France insoumise s’est souvent opposée à des mesures de surveillance renforcée dans l’espace public, telles que l’armement de la police municipale ou l’installation de caméras. Certains internautes ont relevé cette contradiction, estimant que même « l’ultra-gauche » reconnaissait désormais la gravité du climat d’insécurité dans les transports.

L’initiative de la députée a aussi trouvé écho au sein du Rassemblement national. Alexis Jolly, député RN, a ironisé sur X en comparant la situation francilienne aux téléphériques alpins : « Ce qui est vrai à Paris ou dans toutes les villes submergées par l’immigration est totalement faux dans nos montagnes, où ils desservent nos magnifiques pistes et sommets. » En filigrane, la sécurité des femmes et la question migratoire sont une nouvelle fois instrumentalisées dans le débat public.

Si l’idée de cabines non-mixtes n’a pour l’heure reçu aucun soutien institutionnel, elle met en lumière un problème récurrent dans les transports en commun franciliens : les agressions sexuelles. Selon l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), une femme sur deux déclare avoir déjà subi une forme de harcèlement sexiste ou sexuel dans les transports.

Alors que la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, vante un projet « innovant, écologique et moderne », l’ombre de la sécurité plane désormais sur cette réalisation. L’inauguration de la ligne C1, censée marquer un tournant en matière de mobilité urbaine, pourrait bien s’accompagner d’un débat houleux sur la manière d’assurer la tranquillité des passagers, et en particulier des passagères, même si cette nouvelle polémique n’est pas de nature à réconcilier les deux sexes.

Sources : Le JDD, Valeurs Actuelles.

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