Depuis son exil précipité de Damas, Bashar al-Assad, président syrien controversé, est devenu un « réfugié de luxe » à Mosco. Son installation dans la capitale russe met en lumière l’opulence et les ressources financières considérables qu’il a accumulées malgré des années de guerre civile dévastatrice en Syrie.
Quatre jours seulement après son départ de sa résidence à Damas, Assad et sa famille ont trouvé refuge en Russie. Selon des informations relayées par des journalistes russes, il aurait d’abord séjourné dans des suites luxueuses du Four Seasons ou du Hayat à Moscou, où une nuit peut coûter jusqu’à 15 000 dollars. Cette étape serait temporaire, car il s’apprête à emménager dans des appartements haut de gamme situés dans l’un des gratte-ciels les plus emblématiques de Moscou, la Federation Tower. Ces résidences, dont le coût avoisine les 40 millions de dollars, reflètent le faste qui entoure la famille Assad.
Une fortune bâtie sur des systèmes opaques
Avec une fortune estimée à plus de 2 milliards de dollars, Bashar al-Assad aurait accumulé ces richesses par des moyens controversés, notamment grâce au commerce illicite de captagon, une drogue très prisée au Moyen-Orient. Cette activité, souvent gérée via des sociétés écrans, est étroitement liée à des réseaux criminels partagés avec le Hezbollah et d’autres acteurs régionaux. La traçabilité de ces fonds, disséminés dans des banques offshore et des juridictions complexes comme celles des Émirats arabes unis, reste un défi pour les autorités internationales.
Une organisation familiale bien rodée
La richesse d’Assad est le fruit d’un système organisé au sein de sa famille. Depuis l’époque de son père Hafez, la dynastie Assad s’est appuyée sur des circuits de corruption, des détournements d’aides humanitaires et un contrôle strict de l’économie syrienne. Sa femme, Asma al-Assad, a également joué un rôle actif en gérant des biens somptueux, tels que des meubles et des articles de luxe, même au plus fort de la guerre civile. En parallèle, la famille aurait investi massivement à Paris et dans d’autres grandes capitales, accumulant des propriétés haut de gamme.
La Russie, un allié stratégique pour Assad
Le choix de Moscou comme terre d’exil n’est pas anodin. La Russie, principal soutien militaire et diplomatique du régime syrien, joue un rôle clé dans la protection d’Assad. Ce dernier bénéficie de la puissance de Moscou pour maintenir sa sécurité et préserver ses avoirs. Cependant, Vladimir Poutine semble maintenir une certaine distance publique avec Assad, probablement pour éviter d’être perçu comme soutenant un dirigeant en déclin.
Les implications géopolitiques
L’exil d’Assad soulève de nombreuses questions sur la dynamique géopolitique au Moyen-Orient. Alors que les États-Unis et l’Union européenne cherchent à renforcer les sanctions contre les avoirs syriens, la Russie qui a prétexté des raisons « humanitaires » pour accueillir l’ancien dirigeant syrien, offre un sanctuaire à cette figure controversée qui semble avoir prévu en amont sa retraite dorée.