Le ton monte entre Thierry Breton, ex-commissaire européen, et Elon Musk, le milliardaire américain à la tête du réseau social X. Les tensions ont été ravivées après que Musk a affiché un soutien ouvert au parti nationaliste allemand AfD et invité sa candidate à la chancellerie, Alice Weidel, pour un entretien exclusif sur sa plateforme. Une initiative qui n’a pas manqué de provoquer des réactions en Europe.
Interrogé sur BFMTV, Thierry Breton a dénoncé une possible « ingérence étrangère » dans les affaires européennes. Selon lui, il est essentiel de faire respecter les lois européennes lorsque des comportements menacent de les contourner. « On l’a fait en Roumanie, il faudra évidemment le faire si c’est nécessaire en Allemagne », a-t-il précisé, faisant allusion à l’élection roumaine où un juge avait annulé l’élection du candidat pro russe face à la candidate pro européenne, sous prétexte d’ingérence russe.
Les propos de Thierry Breton n’ont pas laissé Elon Musk indifférent. En réponse à un extrait de l’interview diffusé sur X, Musk a répliqué en qualifiant Breton de « tyran de l’Europe ». Une déclaration qui s’inscrit dans une série d’échanges tendus entre les deux hommes, notamment sur des sujets liés à la liberté d’expression et à la réglementation des réseaux sociaux.
« Tyran de l’Europe ? Ouah! Mais non Elon Musk, elonmus : l’UE n’a AUCUN mécanisme pour annuler toute élection n’importe où dans l’UE. Pas du tout ce qui est dit dans la vidéo ci-dessous ne concernait uniquement l’application du DSA et ses obligations de modération. Perdu dans la traduction 🎥…ou une autre fausse nouvelle🤡 ? », a répondu Breton.
Elon Musk a alors fait allusion à l’élection roumaine. Lors de l’annulation de l’élection, il s’était déjà exprimé sur son réseau social, se demandant comment un juge pouvait annulé le résultat d’une élection sans passé pour un dictateur.
Breton a alors répondu par une pirouette en demandant à Grok, l’IA de Twitter, son avis sur l’invalidation de l’élection roumaine et si elle avait un lien avec le DSA, le texte régulant les plateformes de réseaux sociaux en Europe.
Breton avait déjà menacé d’exclure X (anciennement Twitter) du marché européen en vertu du DSA, mais depuis JD Vance, prochain vice-président des Etats-unis a menacé de sortir son pays de l’OTAN si le réseau d’Elon Musk subissait un tel traitement.
Sur France Info Thierry Breton a accusé Elon Musk de diffuser « une fake news de plus », mais a réfuté l’idée d’ingérences du milliardaire américain;
Breton avait pourtant déjà interrogé Roberta Metsola, présidente du Parlement européen, et António Costa, président du Conseil européen, sur la définition de l’ingérence étrangère en décembre dernier. Il avait alors pointé du doigt Musk comme un acteur majeur dans ce type d’influence.
Elon Musk a de son côté répondu : « Mec, l’ingérence américaine est la seule raison pour laquelle vous ne parlez pas allemand ou russe aujourd’hui ». Il a également fait allusion à la présence d’une délégation britannique favorable à Biden durant la dernière élection présidentiel américaine.