Deux membres de l’équipage du pétrolier russe « Pushpa », soupçonné d’appartenir à la flotte fantôme de Moscou, ont été interpellés et placés en garde à vue. Des militaires de l’armée française sont montés à bord du pétrolier de la flotte fantôme russe, ce mercredi 1er octobre. Le navire, arraisonné samedi par la Marine nationale, demeure sous surveillance à la limite des eaux territoriales françaises.
Le mystère s’épaissit autour du « Pushpa ». Ce pétrolier de 244 mètres, immobilisé depuis dimanche au large de Saint-Nazaire, est désormais au cœur d’une enquête judiciaire et militaire. Selon des informations recueillies par franceinfo, deux membres de son équipage – le commandant autoproclamé du navire et son second – ont été placés en garde à vue, mercredi 1er octobre, sur décision du parquet de Brest. Ils sont actuellement entendus par la section de recherches de la gendarmerie maritime, chargée du dossier.
Quelques heures plus tôt, une source militaire confirmait que le navire avait été « arraisonné » par la Marine nationale. Une « équipe de visite » est montée à bord dès samedi, a précisé une source de l’Élysée citée par France Inter. Cet acte marque un tournant : après plusieurs jours de stationnement à la limite des eaux territoriales françaises, le pétrolier est désormais considéré comme un objet d’enquête à part entière.
Parti du port russe de Primorsk le 20 septembre, le « Pushpa » devait initialement rallier Vadinar, en Inde. Mais son itinéraire et son immobilisation intriguent les autorités. Le navire est soupçonné d’appartenir à la flotte fantôme russe, ce réseau opaque de près de 900 tankers utilisé pour contourner les sanctions occidentales et maintenir les exportations pétrolières. Ces bâtiments, souvent mal identifiés et naviguant sous pavillon de complaisance, sont également suspectés de participer à des opérations de guerre hybride, comme des sabotages ou des missions de renseignement. Le « Pushpa » est ainsi cité dans l’affaire des survols de drones non identifiés au Danemark.
Lundi, le parquet de Brest avait déjà ouvert une enquête pour « défaut de documentation » et « refus d’obtempérer aux instructions des autorités ». La mise en garde à vue des deux officiers marque une nouvelle étape judiciaire, alors que Paris redoute des activités clandestines menaçant directement la sécurité nationale.
À quelques milles nautiques seulement des côtes françaises, le pétrolier symbolise cette « flotte fantôme » qui inquiète de plus en plus les services européens. Sa présence, scrutée de près, rappelle que les eaux atlantiques pourraient devenir l’un des terrains discrets de la confrontation entre la Russie et l’Europe.
Sources :
franceinfo – 1 octobre 2025 – lien
France Télévisions – 1 octobre 2025 – lien
France Inter – 1 octobre 2025 – lien