À Marseille, des friches urbaines servent désormais de sanctuaires pour la biodiversité locale et notamment pour la protection des oiseaux, dans le cadre d’une convention signée avec la Ligue de protection des oiseaux (LPO).
Une convention inédite a été signée en février 2024 entre la Ville de Marseille et la LPO Provence-Alpes-Côte d’Azur. Objectif : préserver et renforcer la biodiversité urbaine en protégeant des terrains délaissés sur le territoire municipal. Ces friches urbaines, souvent perçues comme des espaces sans valeur, deviennent ainsi de véritables refuges pour les espèces animales, et tout particulièrement pour les oiseaux.
UNE PREMIÈRE FRICHE CLASSÉE RÉSERVE URBAINE
Située dans le XVe arrondissement, la friche de Saint-Antoine est la première à bénéficier de cette protection officielle. S’étendant sur 2,5 hectares, elle est désormais désignée comme une zone de refuge pour la faune. La convention prévoit l’interdiction d’y pratiquer toute activité susceptible de nuire aux espèces protégées, comme la chasse ou les dépôts sauvages.
Une gestion écologique est assurée par les bénévoles de la LPO, en coordination avec les services municipaux. La Ville de Marseille s’est engagée à ne pas céder ni aménager les lieux, garantissant ainsi leur pérennité en tant qu’espaces naturels.
DES ESPÈCES D’OISEAUX MENACÉES PRÉSERVÉES
La LPO recense déjà la présence de plusieurs espèces d’oiseaux protégées sur ce site, parmi lesquelles l’alouette lulu, la huppe fasciée ou encore le bruant proyer. Ces espèces, fragilisées par l’urbanisation croissante, trouvent dans ces friches un habitat propice à la nidification et à l’alimentation.
« Ces terrains sont des réservoirs de biodiversité insoupçonnés en plein cœur de la ville », explique un représentant de la LPO dans les colonnes de La Provence. L’organisation prévoit également des actions pédagogiques pour sensibiliser le public local, notamment les jeunes, à la préservation de la faune urbaine.
UNE VOLONTÉ POLITIQUE AFFICHÉE
Cette initiative s’inscrit dans une politique environnementale plus large menée par la municipalité marseillaise. D’autres terrains devraient à terme bénéficier du statut de friche protégée, dans différents quartiers de la ville. Cette démarche rejoint également les engagements pris par la Ville dans le cadre de la Stratégie nationale pour la biodiversité.
Avec cette première friche protégée à Saint-Antoine, Marseille lance un signal fort en faveur d’une ville plus respectueuse de son environnement et de sa faune. À terme, l’objectif est de créer un réseau écologique urbain cohérent.
Cette action marque une étape importante dans la protection de la biodiversité en ville et montre le rôle central que peuvent jouer les friches urbaines pour préserver les oiseaux dans les zones fortement urbanisées.
source : La Provence.