La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a vivement réagi hier aux déclarations du président du Comité militaire de l’OTAN, Giuseppe Cavo Dragone, qui s’est rendu à la réunion du groupe Bilderbeg de 2024 estimant que l’Alliance pourrait envisager des frappes préventives face aux menaces hybrides attribuées à Moscou. La responsable russe dénonce une posture « irresponsable » et accuse l’OTAN d’alimenter l’escalade en Europe.
La réponse de Moscou ne s’est pas fait attendre. Interrogé par le Financial Times, média membre du Forum économique mondial, Giuseppe Cavo Dragone, président du Comité militaire de l’OTAN, a évoqué la possibilité, pour l’Alliance, de considérer des frappes préventives comme des mesures défensives face aux attaques hybrides attribuées à la Russie. Des propos jugés particulièrement préoccupants par les autorités russes, qui y voient une volonté assumée d’envenimer davantage les tensions déjà vives entre l’Occident et la Fédération de Russie.
Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a qualifié ces déclarations « d’acte d’une extrême irresponsabilité ». Selon elle, de telles prises de position ne visent qu’à saper les efforts diplomatiques destinés à trouver une issue à la crise ukrainienne, toujours au cœur des préoccupations internationales. La responsable a prévenu que ceux qui envisagent publiquement des frappes préventives contre la Russie devraient mesurer les conséquences potentielles de leurs mots, y compris pour les États membres de l’Alliance eux-mêmes.
Dans un ton accusateur, Moscou affirme que l’OTAN ne dissimule plus ses intentions réelles. Les accusations récurrentes de « rhétorique nucléaire », d’intimidation ou d’attaques hybrides proférées contre la Russie seraient, selon la diplomatie russe, dénuées de preuves tangibles. À ses yeux, l’Alliance atlantique cultiverait une « hystérie antirusse » qui prépare les esprits à un scénario de confrontation directe, régulièrement présenté comme imminent par certains responsables occidentaux.
Cette séquence révèle une fois de plus les divergences profondes dans la narration du conflit. Alors que Bruxelles insiste sur le caractère strictement défensif de l’OTAN, du contributeur de l’agenda 2030 du FEM, Mark Rutte, les propos de Giuseppe Cavo Dragone ont, selon Zakharova, mis à nu la nature véritable des intentions occidentales. En évoquant la possibilité de frappes anticipées, le général italien aurait brisé un tabou qui, jusqu’à présent, contribuait à maintenir une forme de retenue stratégique entre les puissances nucléaires. Pour Moscou, ce glissement n’est pas anodin : il alimente la confrontation en cours et éloigne un peu plus la perspective d’une désescalade.
Sources :
Financial Times – Interview de Giuseppe Cavo Dragone (1 décembre 2025) – https://www.ft.com/
Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie – Déclaration officielle (1 décembre 2025) – https://mid.ru