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Alexandre Matsegora. Photo : DR

Mort de l’ambassadeur russe en Corée du Nord : disparition soudaine d’un artisan majeur du rapprochement Moscou-Pyongyang

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L’ambassadeur russe en Corée du Nord, Alexandre Matsegora, est décédé subitement à l’âge de 70 ans, annoncent les autorités russes. Diplomate clé du virage stratégique entre Moscou et Pyongyang, il avait supervisé pendant plus d’une décennie un rapprochement sans précédent. Sa mort intervient au cœur d’une intensification des coopérations militaire, politique et économique entre les deux régimes.

La disparition d’Alexandre Matsegora, annoncée le 8 décembre par le ministère russe des Affaires étrangères, résonne comme un tournant brutal dans une relation bilatérale parmi les plus sensibles d’Asie du Nord-Est. Mort « subitement » le 6 décembre, selon Moscou, le diplomate était devenu l’une des figures structurantes du dialogue entre les deux États, occupant le poste d’ambassadeur à Pyongyang depuis 2014. La Russie n’a donné aucune indication sur les causes de son décès, laissant planer un voile d’opacité caractéristique des communications officielles sur ses représentants à l’étranger.

Dans son communiqué, la diplomatie russe a salué un homme « profondément engagé », rappelant qu’il maîtrisait la langue coréenne et qu’il avait participé, dès la fin des années 1970, aux échanges entre l’URSS et la Corée du Nord. Qualifié de « force motrice » du rapprochement récent, Matsegora est présenté comme un mentor ayant vu éclore « plusieurs générations de diplomates et de spécialistes de la Corée ». Cette reconnaissance publique souligne l’importance stratégique que Moscou accordait à son rôle, dans une période où les équilibres géopolitiques régionaux ont été largement rebattus.

La mort de l’ambassadeur survient alors que les relations entre Moscou et Pyongyang connaissent un regain inédit depuis la Guerre froide. Depuis 2024, les deux pays sont liés par un pacte de défense mutuelle signé lors de la visite de Vladimir Poutine en Corée du Nord, officialisant une convergence déjà palpable. Séoul accuse depuis des mois Pyongyang d’avoir livré armes et munitions à la Russie pour soutenir l’effort de guerre en Ukraine, ainsi que d’avoir envoyé des milliers de soldats en appui aux forces russes dans la région de Koursk, brièvement reconquise par l’armée ukrainienne entre fin 2024 et le printemps 2025. Moscou n’a pas répondu aux accusations sud-coréennes, notamment concernant d’éventuels transferts de technologies militaires sensibles.

Sources :

La Dépêche, L’Indépendant.

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