La candidate LR à la présidence de la Métropole de Lyon, Véronique Sarselli, propose d’autoriser les voitures sur les voies de bus et de supprimer la Zone à Trafic Limité de la Presqu’île. Le président écologiste sortant, Bruno Bernard, dénonce une mesure « rétrograde » qui mettrait en péril vingt ans de politique de mobilité durable.
La campagne métropolitaine lyonnaise s’embrase déjà à plus d’un an du scrutin. Véronique Sarselli, maire Les Républicains de Sainte-Foy-lès-Lyon et candidate déclarée à la présidence de la Métropole, a jeté un pavé dans la mare en annonçant sa volonté d’ouvrir certaines voies de bus aux voitures et de supprimer la Zone à Trafic Limité (ZTL) de la Presqu’île. Une proposition immédiatement jugée « absurde et rétrograde » par Bruno Bernard, président écologiste sortant de la Métropole.
Lors d’une conférence locale, relayée par LyonMag, Véronique Sarselli a défendu une approche « pragmatique et apaisée » de la mobilité. « Il faut cesser d’opposer les automobilistes aux transports collectifs. Ouvrir les voies de bus permettrait de désengorger les grands axes et de redonner de la fluidité à la circulation », a-t-elle affirmé, en évoquant une possible expérimentation sur les quais du Rhône et de la Saône, notamment aux heures de pointe et le week-end.
Cette proposition s’inscrit dans un contexte de forte tension autour de la politique de mobilité lyonnaise, marquée par les contestations autour des aménagements du mandat écologiste : pistes cyclables élargies, réduction du stationnement automobile et limitation de la circulation dans la Presqu’île.
La réaction de Bruno Bernard ne s’est pas fait attendre. Sur X (anciennement Twitter), l’élu EELV a dénoncé un « recul historique », estimant que cette proposition « va à contre-sens de l’Histoire » : « Je critiquais le manque de propositions de la droite lyonnaise. Finalement, elles arrivent… mais je ne m’attendais pas à un retour vers le passé aussi lointain », a-t-il ironisé.
Pour le président de la Métropole, rouvrir les voies de bus à la circulation automobile reviendrait à affaiblir la performance du réseau TCL, pilier de la politique écologique locale. « Un seul bus transporte entre 65 et 130 personnes. Ouvrir les voies de bus à la circulation automobile, même en heure creuse, ralentirait leurs cadences et rendrait le service moins attractif », a-t-il rappelé, soulignant que la priorité donnée aux transports collectifs et à la réduction de la voiture constitue un « choix de société ».
Du côté de la droite lyonnaise, on plaide pour une approche “réaliste” de la mobilité. Les soutiens de Véronique Sarselli affirment que la saturation du trafic sur les quais et les reports de circulation vers les communes voisines justifient une expérimentation temporaire. « La politique actuelle punit les habitants qui n’ont pas d’alternative crédible au tout-TCL », plaide l’entourage de la candidate.
Cette passe d’armes préfigure le ton d’une campagne qui s’annonce tendue à l’approche des élections métropolitaines et municipales de 2026. Derrière le débat technique sur la circulation, deux visions s’opposent frontalement : celle d’une métropole décarbonée et orientée vers les transports partagés, défendue par les écologistes, et celle d’une ville plus “souple” et accessible aux automobilistes, portée par Les Républicains.
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