Alors qu’il en appelle à la rigueur budgétaire au niveau national, le Premier ministre et maire de Pau, François Bayrou, fait face à une controverse locale : sa municipalité a déboursé 40 000 euros de fonds publics pour rénover son bureau à l’hôtel de ville.
Selon la mairie, il ne s’agit que d’une « réfection mineure » visant à restituer « l’esprit d’antan » du lieu. Le chantier, autorisé le 28 juillet dernier, comprend la dépose du sol pour retrouver le parquet d’origine, le retrait de câbles et d’un climatiseur ainsi que le remplacement des luminaires. Coût total : 40 000 euros, soit « 0,88 % du total des travaux réalisés à l’hôtel de ville entre 2017 et 2024 », précise la municipalité, qui insiste sur le caractère patrimonial de l’intervention.
Un timing maladroit
Ce chantier intervient alors que François Bayrou ne cesse d’appeler collectivités et citoyens à « montrer l’exemple » dans un contexte de forte contrainte budgétaire. Mi-juillet, le Premier ministre évoquait encore une phase « décisive et très exigeante » pour les finances publiques. Le lendemain, le permis de construire pour la rénovation de son bureau était déposé.
Une dette municipale sous surveillance
À l’échelle locale, la polémique s’ajoute à la question de la dette. Depuis l’arrivée de François Bayrou à la mairie en 2014, celle-ci est passée de 60,2 millions d’euros à 110,9 millions en 2023 (1 440 euros par habitant), avant une légère baisse annoncée à 108 millions en 2024. La municipalité assure que la trajectoire est désormais « descendante » et comparable à la moyenne nationale pour les villes de taille équivalente.
Un symbole sensible
Le bureau de François Bayrou, qu’il décrit comme « le plus beau de la République » avec sa vue sur les Pyrénées, cristallise depuis longtemps les débats. En 2021, il déclarait n’y avoir « touché à rien » pour ne pas être accusé de se privilégier. Quatre ans plus tard, la rénovation nourrit à nouveau le procès en déconnexion, à l’heure où l’exécutif demande aux Français de serrer la ceinture.
Source : Valeurs Actuelles.