En déplacement à Châlons-en-Champagne ce vendredi, le Premier ministre a multiplié les avertissements sur la situation économique du pays. François Bayrou a comparé la France à un bateau en train de prendre l’eau et dénoncé le poids de la dette publique qu’il qualifie d’« esclavage des plus jeunes ».
François Bayrou n’a pas mâché ses mots. Après avoir prévenu à Paris que « si rien ne change, le bateau va couler », le Premier ministre a poursuivi son message de fermeté lors de son passage à la foire agricole de Châlons-en-Champagne. Il a réitéré son inquiétude sur l’endettement croissant de la France, qu’il juge insoutenable à moyen terme.
« Nous sommes dans un bateau avec un trou dans la coque. L’eau entre à flots et surcharge. Ce n’est pas en manifestant pour que rien ne change qu’on résoudra les problèmes du pays », a-t-il déclaré, visant à la fois l’opposition parlementaire et les mouvements sociaux.
Le chef du gouvernement a par ailleurs dénoncé « l’alliance de ceux qui se haïssent » dans leur volonté commune d’obtenir la chute de son équipe. « Après le désordre et le chaos que l’on a déjà connus, certains veulent encore plonger le pays dans l’instabilité », a-t-il insisté.
À Châlons, François Bayrou a choisi de frapper les esprits en chiffrant le rythme de l’endettement public : « La dette augmente de 5 000 euros chaque seconde. » Une dynamique qu’il juge d’autant plus dangereuse qu’elle pèse sur les générations futures. « Il y a deux catégories qui vont payer : ceux qui travaillent et les jeunes qui arrivent. La dette, c’est l’esclavage des plus jeunes. C’est sur eux que repose la légèreté des décisions prises par les dirigeants successifs et par les Français qui les ont approuvées. »
Cette rhétorique, qui mêle métaphores maritimes et images fortes, vise à convaincre l’opinion publique de la nécessité d’un tournant budgétaire. À l’approche d’un vote de confiance crucial, le Premier ministre tente de transformer son discours sur la rigueur en récit mobilisateur, après sa boulette sur les « boomers », face à une opposition qu’il accuse de préférer « l’immobilisme » au redressement.