Critiqué pour l’explosion de la dette publique sous son ministère, Bruno Le Maire contre-attaque. Invité du podcast Pourquoi faire compliqué ? de François Lenglet, l’ancien ministre de l’Économie dénonce la « fourberie » d’une classe politique qui, selon lui, réclame toujours plus de dépenses tout en lui reprochant aujourd’hui leurs conséquences.
Il fut le ministre de l’Économie et des Finances le plus durable de la Vᵉ République. De 2017 à 2024, Bruno Le Maire a piloté les comptes publics français à travers des crises successives : pandémie mondiale, inflation galopante, guerre en Ukraine et explosion des prix de l’énergie. Mais cette longévité, symbole de stabilité gouvernementale, s’est muée en fardeau politique. L’ex-locataire de Bercy porte désormais l’étiquette peu flatteuse d’ »homme aux 1.000 milliards de dette », sobriquet que lui valent la hausse vertigineuse de la dette publique et un certain désenchantement national.
Dans le podcast Pourquoi faire compliqué ?, animé par François Lenglet sur TF1, Bruno Le Maire a tenu à répondre frontalement aux critiques. « Quelle fourberie », lance-t-il, dénonçant ce qu’il estime être une hypocrisie généralisée des oppositions. « Pendant la crise du Covid-19 ou celle de l’inflation, ils n’ont cessé de venir me voir pour demander plus d’aides, plus de dépenses. Tous passaient dans mon bureau pour obtenir des soutiens pour les boulangers, artisans, commerçants, pour l’électricité ou le gaz », martèle-t-il.
L’ancien ministre accuse la droite, la gauche et le Rassemblement national d’avoir tous contribué à alourdir la facture publique par des amendements « représentant des dizaines de milliards d’euros supplémentaires ». « Et aujourd’hui, ce sont les mêmes qui viennent me dire 1.000 milliards d’euros de dette », déplore-t-il, indigné. « Nous ne réglerons pas les fourberies en pointant un seul homme d’une manière révoltante, indigne, scandaleuse et malhonnête. »
Cette sortie médiatique intervient après un épisode remarqué : son passage express — quatorze heures seulement — au ministère des Armées, qui avait suscité ironie et critiques. Certains y avaient vu le symbole d’une transition politique chaotique, d’autant plus que l’ancien ministre a même été décoré entre temps. Depuis, Bruno Le Maire semble vouloir rétablir son image, rappelant que sa politique économique visait avant tout à « sauver les entreprises françaises » et à « préserver l’emploi » dans un contexte de crise mondiale.
Son intervention relance néanmoins le débat sur la soutenabilité de la dette publique française, qui atteint aujourd’hui plus de 3.200 milliards d’euros, soit près de 110 % du PIB. Si les dépenses exceptionnelles liées aux crises expliquent en partie cette explosion, l’absence de stratégie claire de désendettement inquiète économistes et observateurs politiques.
Bruno Le Maire, désormais libéré de ses fonctions, semble prêt à affronter le tribunal de l’opinion. « J’assume tout », a-t-il récemment déclaré alors que l’Economie Française continue sa descente aux enfers, comme en témoigne, la nouvelle dégradation de la note souveraine de la France de AA- à A+, par Standard & Poor’s.
Sources :
TF1 – Podcast « Pourquoi faire compliqué ? » avec Bruno Le Maire – Lien vers l’épisode