You are currently viewing Lyon : les messages politiques projetés durant la Fête des Lumières revendiqués par Les Soulèvements de la Terre
Photo : Compte X Eliott D.

Lyon : les messages politiques projetés durant la Fête des Lumières revendiqués par Les Soulèvements de la Terre

  • Auteur/autrice de la publication :
  • Post category:REGION
  • Commentaires de la publication :0 commentaire

Les projections politiques apparues samedi 6 décembre sur les façades du centre de Lyon continuent de susciter de vives réactions. Tandis que la préfecture a dénoncé une opération « d’extrême gauche » et saisit la justice, Les Soulèvements de la Terre ont publié un communiqué où ils justifient leur action et réactivent leurs accusations contre les forces de l’ordre.

La Fête des Lumières a été brièvement détournée samedi soir par l’irruption de messages politiques projetés sur la façade du musée des Beaux-Arts, sous les yeux de milliers de visiteurs. Les slogans, visibles quelques instants avant d’être coupés, dénonçaient les violences policières ou encore « l’État policier », tout en faisant référence à Sainte-Soline et à la présence de Jordan Bardella en meeting à Villeurbanne. Rapidement diffusées sur les réseaux sociaux, les images ont déclenché une vague de réactions politiques, allant de l’indignation à la demande de poursuites judiciaires.

Le syndicat Alliance Police a été parmi les premiers à réagir. « C’est une indignation totale, on a à faire une fois de plus à un message anti-flic de l’ultragauche. Tout ceci n’est qu’un message politique violent, c’est un gâchis », déclarait sur RTL Alain Barberis, dénonçant un détournement d’un événement culturel majeur. La préfète du Rhône, Fabienne Buccio, a d’abord évoqué une « opération d’extrême gauche confirmé » puis précisé sur BFMTV que l’opération avait été revendiquée par Les Soulèvements de la Terre. Elle a annonçant la saisine de la justice au titre de l’article 40 du code de procédure pénale.

Comme pour répondre à cette mobilisation institutionnelle, le mouvement écologiste lyonnais a publié dans la foulée un communiqué revendicatif, assumé dans un style frontal. « La police blesse et tue : mettons-le en lumière ! », écrivent Les Soulèvements de la Terre, qui affirment avoir voulu rappeler « les violences policières, notamment à Sainte-Soline ». Selon eux, les réactions politiques et médiatiques relèveraient davantage de « l’indignation sélective » que d’un rejet sincère de la violence. Ils considèrent que « cette vérité simple, factuelle, systémique et abondamment documentée semble faire scandale », maintenant intégralement les propos projetés samedi soir.

Le collectif reproche par ailleurs aux médias d’avoir davantage dénoncé les projections que les images des gendarmes de Sainte-Soline publiées ces dernières semaines. Ils rappellent que le procureur de Rennes a décidé de ne pas donner suite aux plaintes de quatre blessés, malgré la mise en ligne de vidéos issues de caméras piéton. Appuyant leur critique, ils citent les conclusions de Bassines Non Merci, qui faisait état selon eux « d’ordres de la hiérarchie dans 9 des 15 escadrons visant à détourner l’utilisation des lanceurs de grenades afin de mutiler, voire tuer des manifestants ».

Le communiqué évoque aussi les révélations de Mediapart concernant des auditions de l’IGGN, accusées par les militants de « couvrir la responsabilité des gradés ». Dans une montée en intensité verbale, le mouvement cite également un épisode du 17 novembre dans une usine de pesticides très contestée, affirmant que des policiers auraient frappé à terre « des paysannes à la retraite » lors d’une intervention. Le texte inscrit ces accusations dans une généalogie plus large des violences policières, allant de Zyed et Bouna à Nahel, et dénonce un système « d’impunité intolérable ».

Les Soulèvements de la Terre se félicitent enfin de ce qu’ils appellent un « piratage de la Fête des Lumières », qu’ils présentent comme un acte politique assumé et reproductible. Ils appellent à « multiplier ce type d’initiatives créatives », en soutien aux blessés de Sainte-Soline et « contre le Rassemblement national », l’ensemble s’inscrivant dans une stratégie d’occupation symbolique de l’espace public.

Cette revendication tranche avec la volonté de la Ville de Lyon de maintenir la Fête des Lumières comme un moment d’apaisement et d’expression artistique. Les autorités municipales, qui n’ont pas été en mesure d’empêcher l’intervention, ont condamné une action jugée « inappropriée » dans un contexte de rassemblement familial. En arrière-plan, c’est la question persistante des violences policières, de leur traitement médiatique et de la montée des radicalités qui ressurgit, donnant à cet incident la portée d’un symptôme plus que celle d’un simple épisode isolé.

La justice devra désormais déterminer si des infractions ont été commises, tandis que les vidéos des projections continuent d’alimenter les réseaux sociaux.

Sources

Le Point / AFP – 7 décembre 2025 – https://www.lepoint.fr/

RTL – Déclarations d’Alain Barberis (Alliance Police) – 7 décembre 2025

BFMTV – Déclaration de Fabienne Buccio, préfète du Rhône – 7 décembre 2025

Les Soulèvements de la Terre – Communiqué du 7 décembre 2025 – lien Instagram fourni par l’utilisateur

Bassines Non Merci – Communiqué du 4 décembre 2025 – https://www.bassinesnonmerci.fr

Mediapart – Révélations sur des auditions IGGN (article cité par le communiqué)

Laisser un commentaire