la suite des débordements survenus samedi soir en marge de la victoire du PSG, le préfet de police de Paris a dénoncé l’action de « plusieurs milliers » de casseurs venus perturber l’ordre public. Il dresse un bilan contrasté et défend le professionnalisme des forces de sécurité.
La liesse populaire qui a suivi la victoire du Paris Saint-Germain en Ligue des Champions a laissé place à des scènes de violence à Paris. Samedi 31 mai, des heurts ont éclaté dans plusieurs secteurs de la capitale, en particulier sur les Champs-Élysées et autour du Parc des Princes. Lors d’un point presse tenu ce dimanche, Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, a évoqué « des points de tension importants » et un bilan humain et matériel préoccupant.
491 interpellations, des blessés, et quatre commerces pillés
Selon le préfet, 491 personnes ont été interpellées, dont 392 à Paris. On compte également 9 policiers blessés et 192 manifestants, dont 4 dans un état grave mais sans pronostic vital engagé. Plusieurs commerces ont été pillés, parmi lesquels un salon de coiffure rue Pierre-de-Serbie, un magasin de sport sur les Champs-Élysées et deux établissements sur l’avenue de Wagram, dont un concessionnaire moto. Trente individus ont été interpellés dans le magasin de sport lors d’un pillage en cours.
« Ce n’étaient pas des supporters, mais des casseurs organisés »
Laurent Nuñez insiste : il ne faut pas confondre les supporters du PSG et ceux venus semer le chaos.
« Ce n’étaient pas des supporters du Paris Saint-Germain, mais des bandes de pilleurs et de casseurs […] Ils ne regardaient même pas le match. »
Le préfet affirme que des prises à partie de policiers ont eu lieu dès le début du match, nécessitant l’usage du canon à eau à la 51e minute pour éviter une poussée vers l’Étoile, sanctuarisée pour l’occasion. Il précise que les jets de projectiles, dont des tirs tendus de mortiers, ont été nombreux :
« Les effectifs ont surtout subi des jets de mortier directement dirigés contre eux. »
Des incidents étendus à la petite couronne
Les troubles n’ont pas été confinés à Paris intra-muros. Le préfet évoque également des rassemblements festifs et parfois violents à Bastille, République, Barbès et sur les grands boulevards, mais aussi dans la petite couronne.
Sur la place de la Porte de Saint-Cloud, deux véhicules ont été incendiés et des tentatives de blocage du périphérique ont nécessité des interventions répétées des forces de l’ordre, elles-mêmes prises pour cible à chaque opération.
Une réponse « ferme, mais à relativiser »
Interrogé sur l’efficacité du dispositif de maintien de l’ordre, Laurent Nuñez refuse de parler de réussite, mais aussi d’échec :
« On s’était fixé comme objectif qu’il n’y ait pas de dégradations. Il y en a eu, donc on ne peut pas parler de réussite. Mais la plupart des exactions ont été empêchées. »
Il ajoute :
« On en a assez d’entendre que l’État ne fait rien. Ce n’est pas vrai. Nos forces de sécurité sont intervenues avec beaucoup de courage. »
Le préfet déplore également un accident mortel, sur lequel une enquête a été ouverte, et qui pourrait être lié aux festivités.
Une « mi-temps de l’événement », selon Nuñez
Laurent Nuñez a conclu son intervention en rappelant que la situation n’était pas encore totalement stabilisée, la parade des joueurs sur les Champs-Élysées et une célébration au Parc des Princes étant encore prévues ce dimanche. Un périmètre strictement contrôlé, avec fouilles et jauge de sécurité, a été mis en place :
« Nous sommes à la mi-temps de l’événement. La parade doit bien se passer, et notre réponse restera extrêmement ferme en cas de débordement. »