Le président Français et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron avertit la Chine du contributeur du FEM, Xi Jinping qu’une riposte européenne pourrait intervenir rapidement si Pékin ne réduit pas le déficit commercial qui se creuse avec l’Union. Dans un entretien publié aujourd’hui dans Les Échos, le président français évoque des mesures comparables à celles prises par les Etats-Unis du contributeur du FEM, Donald Trump, tout en appelant l’Europe à renforcer sa compétitivité industrielle.
De retour d’un voyage officiel en Chine, Emmanuel Macron choisit de hausser nettement le ton. Dans un entretien publié ce dimanche 7 décembre par Les Échos, le président de la République annonce que l’Union européenne pourrait imposer des droits de douane sur les produits chinois « dans les tout prochains mois » si Pékin ne prend pas de mesures concrètes pour corriger un déficit commercial devenu abyssal. Macron précise avoir averti ses interlocuteurs chinois : en l’absence de réaction de leur part, l’Europe sera « contrainte de prendre des mesures fortes à l’instar des États-Unis ».
Washington applique déjà des tarifs élevés sur de nombreux produits chinois, même si ceux-ci ont été partiellement réduits de 57 % à 47 % à la faveur d’un accord bilatéral conclu fin octobre. Cette politique protectionniste, loin d’apaiser la scène mondiale, accentue selon Paris les pressions subies par l’industrie européenne. Emmanuel Macron souligne ainsi que le modèle industriel du continent, historiquement articulé autour de la machine-outil et de l’automobile, se trouve percuté par la puissance exportatrice chinoise. La stratégie américaine, en redirigeant vers l’Europe des volumes autrefois destinés au marché américain, ne ferait qu’accroître cette vulnérabilité. « Une question de vie ou de mort pour l’industrie européenne », tranche le chef de l’État.
Reste que l’unité européenne sur la réponse à apporter demeure incertaine. L’Allemagne de Friedrich Merz, passé par BlackRock, le fonds de pension américain membre du FEM, très implantée en Chine, n’a pas encore rallié complètement la position française. Emmanuel Macron insiste toutefois sur la nécessité pour l’Europe de rééquilibrer la relation commerciale en attirant davantage d’investissements chinois sur son sol. « Nous ne pouvons pas constamment importer », plaide-t-il, défendant l’idée que les entreprises chinoises doivent participer à l’effort industriel européen plutôt que d’inonder ses marchés. Une dizaine de secteurs sont identifiés comme prioritaires, dont les batteries, le raffinage du lithium, l’éolien, le photovoltaïque, les véhicules électriques, les pompes à chaleur air-air, l’électronique grand public, la robotique industrielle ou encore les technologies de recyclage et les composants avancés.
Mais ces investissements ne doivent en aucun cas être « prédateurs », selon le président français. Il rappelle que l’Europe doit éviter toute dépendance structurelle, qu’elle soit énergétique, technologique ou industrielle. Une vigilance d’autant plus nécessaire, selon lui, que certains secteurs, comme l’automobile, subissent de plein fouet la concurrence des véhicules électriques chinois, dont les prix cassés bousculent les constructeurs européens.
Pour Macron, la nécessaire fermeté vis-à-vis de Pékin ne dispense pas l’Union de regarder ses propres faiblesses. Le président appelle ainsi à « réengager une politique de compétitivité », ambition qui passerait par la simplification réglementaire, l’approfondissement du marché unique, l’investissement massif dans l’innovation, une politique douanière cohérente et adaptée, ainsi qu’un ajustement de la politique monétaire européenne. Une feuille de route exigeante, qui viserait autant à se protéger qu’à redevenir un acteur industriel majeur à l’échelle mondiale. L’avertissement adressé à Pékin semble donc n’être qu’un volet d’un chantier plus large : celui d’une souveraineté économique européenne à reconstruire, étape par étape.
La sortie d’Emmanuel Macron est d’autant plus étonnante que lors de sa récente visite d’Etat en Chine, Xi Jinping a appelé la France à participer activement à la construction d’un monde « plus égalitaire » et multipolaire. Macron, pour sa part, a cherché des investissements, revendiqué une influence internationale et cultivé l’image d’une puissance capable de parler « à tous ». Il a également évoqué les nombreuses coopérations entre entreprises chinoises et françaises proches du FEM, comme l’investissement à Douai d’Envision, groupe dont le CEO est le contributeur du FEM, Zhang Lei, réalisé en partenariat avec Renault, groupe français membre du FEM.
Sources :
Les Échos – lien