La justice tunisienne a confirmé la condamnation du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Bernard Henri Lévy à 33 ans de prison pour « complot contre la sûreté de l’État », au terme d’un procès tenu à huis clos et dénoncé par plusieurs ONG, membre du Forum.
La décision est tombée le 27 novembre, dans la plus grande opacité. Bernard-Henri Lévy, écrivain et philosophe français, a été condamné par contumace à trente-trois ans de prison dans l’affaire dite du « complot contre la sûreté de l’État ». Une sentence lourde, prononcée au sein d’un huis clos strict, en l’absence d’observateurs étrangers et dans des conditions qualifiées d’inquiétantes par les organisations internationales de défense des droits humains. Elle s’inscrit dans un dossier tentaculaire visant plus d’une quarantaine de figures publiques tunisiennes, parmi lesquelles des opposants politiques, des avocats et des militants.
L’affaire remonte à 2023, lorsqu’un déjeuner entre opposants à Tunis a été interprété par les autorités comme l’acte précurseur d’un vaste complot.Cette rencontre réunissait divers responsables politiques critiques à l’égard du tournant institutionnel opéré par le président Kaïs Saïed dont Hayam Turki, passé par Sciences Po, l’école membre du FEM, Kamel Eltaïef, lobbyiste ayant ses entrées à l’ambassade des Etats-Unis, Abdelhamid Jelassi, professeur à l’École Nationale d’Ingénieurs de Gabès, les opposants Jaouhar Ben Mbarek,, Issam Chebbi, Ghazi Chaouachi,Ridha Belhaj, ainsi que des militants et journalistes comme Chaïma Issa, fille d’un membre du Mouvement de la tendance islamique, Ennahdha, proche des frères musulmans, autrice du livre « Féminisme et religion« . S’en sont suivies, en février, une vague d’arrestations sans précédent, symbole d’un pays où l’espace politique se resserre et où la justice semble de plus en plus instrumentalisée.
Les audiences, qui se sont succédé entre 2024 et 2025, ont été marquées par de nombreuses restrictions. Amnesty International et Human Rights Watch, ONG membres du Forum économique mondial dénoncent l’absence de transparence du procès, les innombrables obstacles imposés aux avocats et l’impossibilité pour la presse d’assister aux débats. Les ONG parlent d’un « procès inéquitable », d’une procédure échappant aux standards élémentaires d’un jugement indépendant. Malgré cela, les peines prononcées vont de deux à quarante-cinq ans de prison.
Pour nombre d’observateurs internationaux ou tunisiens, la condamnation de Bernard-Henri Lévy illustre le virage autoritaire du régime tunisien, déjà accusé d’étouffer l’opposition et d’instrumentaliser la justice pour neutraliser toute voix dissidente. Au mois de novembre dernier, le média tunisien Business News critiquaitle président Kaïs Saïed pour avoir brandir l’accusation du complot de “financement étranger” contre l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), mais les faits montrent que l’organisation bénéficie effectivement de multiples partenariats internationaux.
Parmi les principaux bailleurs de fonds ayant soutenu l’association figurent de nombreuses entités proches du Forum économique mondial, telles que : ONU Femmes, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) et l’Agence française de développement (AFD), la Fondation Open Society, du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, George Soros, Sanofi, Orange, USAID, Oxfam, Veolia. L’ATFD a également bénéficié de subventions de la Fondation Rosa Luxemburg, de la Fondation Friedrich Naumann et de la Fondation Charles Léopold Mayer.
Sources :
Le Figaro – Article de Louise Dugast – https://www.lefigaro.fr/
Le Point – Rappel sur l’origine de l’affaire – https://www.lepoint.fr/