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Nicolas Sarkozy. Photo : @首相官邸

Sarkozy : l’ancien président rompt avec la doctrine du front républicain

Dans des extraits de son prochain livre, Nicolas Sarkozy revient sur une conversation téléphonique tenue avec Marine Le Pen après sa condamnation dans l’affaire du financement libyen. Il y affirme qu’il ne participera plus à aucun « barrage républicain », assumant vouloir prendre une position publique sur ce refus. L’ancien chef de l’État critique également Emmanuel Macron et appelle à une recomposition politique « sans exclusive ».

La scène politique française s’apprête à accueillir un séisme symbolique. Dans Le Journal d’un prisonnier, son ouvrage attendu ce mercredi 10 décembre et dont La Tribune a publié plusieurs extraits, Nicolas Sarkozy révèle un échange téléphonique avec Marine Le Pen survenu après sa condamnation à cinq ans de prison dans l’affaire du financement libyen de sa campagne de 2007. L’ancien président remercie la dirigeante du Rassemblement national pour l’avoir publiquement soutenu. Ce geste de courtoisie va pourtant déboucher sur une clarification politique lourde de conséquences.

Selon son propre récit, Marine Le Pen l’aurait interrogé sur son éventuelle participation à un « front républicain » si une élection opposait à nouveau son parti à un adversaire issu du camp traditionnel. La réponse de Nicolas Sarkozy, retranscrite dans l’ouvrage, ne laisse aucune ambiguïté : « Non, et de surcroît je l’assumerai en prenant le moment venu une position publique sur le sujet. »

Sarkozy va plus loin, s’interrogeant sur la survie même d’une droite fragmentée. Selon lui, « le chemin de reconstruction de la droite ne pourra passer que par l’esprit de rassemblement le plus large possible, sans exclusive et sans anathème ». Cet appel à « l’esprit de rassemblement » semble poser les jalons d’un paysage politique où les frontières idéologiques traditionnelles s’estompent au profit d’alliances plus pragmatiques ou conjoncturelles.

En miroir, l’ancien chef de l’État se montre sévère envers Emmanuel Macron, qu’il dit avoir brièvement rencontré avant son incarcération le 21 octobre. Il confie n’avoir « rien eu à lui dire » et ne plus rechercher d’échange amical avec le président en exercice.

En rompant avec le barrage républicain, en assumant un repositionnement stratégique de la droite et en durcissant son regard sur Emmanuel Macron, l’ancien président s’invite avec fracas dans un moment politique déjà volatil. À la veille d’échéances électorales majeures, sa prise de position pourrait peser comme un marqueur idéologique de cette nouvelle ère que traversent les droites françaises.

Sources

La Tribune, Le Monde.

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