L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a officiellement certifié la Géorgie comme pays exempt de paludisme. L’annonce faite le 23 janvier 2025 marque l’aboutissement de près d’un siècle d’efforts pour éradiquer cette maladie endémique.
Avec cette certification, la Géorgie rejoint 45 autres pays et un territoire ayant réussi à interrompre durablement la transmission de la maladie. Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial a salué cette réussite :
« Aujourd’hui, nous félicitons le peuple géorgien pour ses décennies d’efforts ciblés et soutenus afin d’éliminer le paludisme, l’une des principales causes de mortalité dans le monde. Cette réussite prouve qu’un monde sans paludisme est possible. »
Un tournant pour l’Europe
L’éradication du paludisme en Géorgie représente une avancée majeure pour l’OMS Région Europe, qui pourrait devenir la première région au monde totalement exempte de paludisme. Dr Hans Henri P. Kluge, Directeur régional de l’OMS pour l’Europe, a souligné l’importance de cette avancée :
« Ce succès est le fruit d’investissements continus, d’un engagement politique fort et d’un système de santé robuste. »
La certification a été attribuée après trois années consécutives sans transmission locale et une évaluation rigoureuse du système de santé géorgien, jugé performant et bien financé.
Un siècle de lutte contre le paludisme
Le paludisme a été un fléau historique pour la Géorgie. Dans les années 1920, 30 % de la population était affectée par la souche P. vivax. Un programme intensif de lutte contre les moustiques a permis d’interrompre la transmission de plusieurs souches :
- 1953 : Élimination de P. falciparum
- 1960 : Élimination de P. malariae
- 1970 : Élimination de P. vivax
Après 25 ans sans paludisme, la maladie a refait surface en 2002 avec 474 cas signalés. En 2005, la Géorgie a rejoint neuf autres pays européens dans la Déclaration de Tachkent, réaffirmant son engagement à éradiquer le paludisme. En 2009, le dernier cas indigène a été signalé, et en 2015, la Géorgie a enregistré zéro cas local.
Une certification qui récompense un système de santé efficace
L’OMS souligne que la Géorgie possède :
✔ Un système de santé bien structuré et financé
✔ Une coopération public-privé solide
✔ Une surveillance renforcée pour éviter une réintroduction du paludisme
Le pays a également ratifié en 2017 la Déclaration d’Achgabat, garantissant la mise en place de mesures pour prévenir tout retour de la maladie.
Aujourd’hui, la Turquie est le dernier pays de la Région Europe à attendre la certification de l’OMS.
Un modèle pour l’éradication du paludisme dans le monde
La réussite de la Géorgie constitue un exemple à suivre pour d’autres régions du monde encore touchées par le paludisme, selon l’OMS. L’agence onusienne estime que ce progrès démontre que, grâce à des investissements durables, une surveillance efficace et un engagement politique fort, l’élimination du paludisme est un objectif atteignable.
« La certification de la Géorgie montre que l’éradication mondiale du paludisme est possible. Avec des efforts continus, nous pouvons éliminer cette maladie mortelle une bonne fois pour toutes. » – OMS
Ce succès souligne la nécessité pour les pays encore affectés de renforcer leur système de santé et d’intensifier la lutte contre cette maladie qui touche encore plus de 200 millions de personnes dans le monde chaque année.