Malgré les progrès réalisés dans certains pays, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) maintient son alerte. Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a annoncé ce lundi 9 juin 2025 que la flambée mondiale de mpox (anciennement variole du singe) reste classée comme une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI).
Cette décision fait suite à la quatrième réunion du Comité d’urgence du Règlement sanitaire international (RSI) sur la recrudescence des cas de mpox, tenue le 5 juin. Le comité a constaté une augmentation persistante des cas, notamment en Afrique de l’Ouest, et a souligné la possibilité de transmissions non détectées hors du continent africain.
Une transmission toujours active et mal maîtrisée
Si certaines nations ont renforcé leurs capacités de réponse, l’OMS s’inquiète de lacunes persistantes en matière de surveillance, de diagnostic et de financement, qui entravent la mise en œuvre rapide des interventions sanitaires nécessaires. Le manque de ressources compromet l’efficacité de la lutte contre la propagation du virus.
L’OMS s’embrouille-t-elle sur la date de la première promulgation de la MPOX comme USPPI ?
L’agence onusienne annonce dans un communiqué publié ce lundi que « La recrudescence de mpox en République démocratique du Congo et sa propagation aux pays voisins ont été initialement qualifiées d’urgence de santé publique de portée internationale par le Directeur général le 14 août 2024 ». « Depuis lors, le Comité d’urgence s’est réuni à trois reprises, informant à chaque fois le Directeur général que l’événement continue de constituer une USPI. »
On peut toutefois s’étonner de cette déclaration, puisque l’OMS a élevé la flambée de variole du singe au statut d’urgence de Santé publique de portée internationale, la plus haute alerte de l’organisation, le 23 juillet 2022.
Les hésitations initiales du Comité d’urgence de l’OMS
Cette décision avait été prise malgré l’absence de consensus au sein du Comité d’urgence de l’OMS sur la variole du singe, qui s’était réuni à deux reprises, le 23 juin et le 21 juillet, sans parvenir à un accord. Finalement, Tedros Adhanom Ghebreyesus avait déclaré s’être appuyé sur le Règlement sanitaire international (RSI) pour prendre sa décision, soulignant que « le Comité conseille mais ne décide pas ».
La responsabilité de déclarer une urgence sanitaire de portée internationale incombe au directeur général de l’OMS, le Dr Tedros, qui doit consulter un comité d’experts nommés par lui-même. Ces experts, issus d’une liste préétablie, sont spécialisés dans des domaines tels que le contrôle des maladies, la virologie, le développement de vaccins ou l’épidémiologie des maladies infectieuses.
Le Comité d’urgence du RSI pour le mpox est composé de 16 membres et 2 conseillers dont le président Dr Dimie Ogoina, la vice-présidente Dr Inger K. Damon et la rapporteuse Pr Lucille Blumberg, ainsi que des experts renommés comme Dr Daniel Bausch ou Dr Jean-Marie Okwo-Bele.
De nouvelles recommandations temporaires pour les États membres
Le Dr Tedros a donc annoncé lundi avoir validé les recommandations révisées émises par le Comité d’urgence à destination des pays actuellement confrontés à des foyers épidémiques. Ces recommandations visent à limiter la propagation du mpox, à renforcer la prévention, à améliorer la prise en charge des patients et à coordonner l’aide internationale.
Un rapport complet de cette quatrième réunion sera publié la semaine prochaine annonce l’OMS.