Addis-Abeba confirme sa première épidémie de maladie à virus Marburg. Le ministère éthiopien de la Santé a officialisé l’apparition du virus dans la région du Sud, après l’analyse en laboratoire d’un groupe de cas suspects de fièvre hémorragique. Selon l’Institut éthiopien de santé publique, la souche identifiée correspond à celles déjà impliquées dans des épidémies survenues en Afrique de l’Est ces dernières années. À ce stade, neuf infections ont été recensées dans la ville de Jinka.
Les autorités sanitaires ont immédiatement renforcé leur dispositif de réponse. Elles déploient des actions de dépistage à grande échelle, procèdent à l’isolement et à la prise en charge des patients et mènent un traçage intensif des contacts. Des campagnes d’information visent également à sensibiliser la population à la transmission du virus, qui appartient à la même famille que celui responsable d’Ebola.
L’Organisation mondiale de la santé soutient activement l’Éthiopie. Selon le directeur général de l’OMS et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Tedros Adhanom Ghebreyesus, les premiers cas ont été repérés la semaine du 12 novembre, après une alerte concernant une suspicion de fièvre hémorragique virale. Les analyses réalisées par l’Institut éthiopien de santé publique ont confirmé qu’il s’agissait bien du virus de Marburg.
Une équipe spécialisée dans la gestion des épidémies de fièvres hémorragiques a été envoyée sur place, accompagnée de matériel médical et de fournitures d’urgence, afin d’aider le pays à contenir la propagation du virus.
La maladie à virus Marburg est l’une des fièvres hémorragiques les plus dangereuses au monde. Elle se transmet de la chauve-souris frugivore à l’être humain, puis se propage par contact direct avec les fluides corporels de personnes malades ou avec des surfaces contaminées. Les premiers symptômes incluent une forte fièvre, de violents maux de tête, des douleurs musculaires et une fatigue importante. Dans la semaine suivant l’apparition des signes, de nombreux patients développent des hémorragies sévères. Le taux de létalité peut atteindre près de 90 %.
Il n’existe actuellement ni traitement antiviral approuvé ni vaccin homologué pour prévenir ou guérir la maladie. Toutefois, une prise en charge rapide, fondée sur la réhydratation et le traitement des symptômes spécifiques, peut augmenter les chances de survie. Plusieurs candidats vaccins sont en cours d’essais cliniques mais ne sont pas encore disponibles.
Le continent africain a déjà été confronté au virus de Marburg à plusieurs reprises. Des épidémies et cas isolés ont été signalés en Angola, au Kenya, en Afrique du Sud, en Tanzanie, en Ouganda, en Guinée équatoriale, au Ghana, en République démocratique du Congo et au Rwanda. L’apparition du virus en Éthiopie confirme son expansion dans la région et renforce la nécessité d’une surveillance accrue.
Sources : Communiqué de l’OMS, TF1, weforum