L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a tiré la sonnette d’alarme : l’institution onusienne membre du Forum économique mondial se dit confrontée à un déficit salarial estimé entre 560 et 650 millions de dollars pour 2026-2027. Le refus des États-Unis de payer leurs contributions statutaires pour 2024 et 2025 en est la principale cause, comme l’a confirmé mardi le directeur général et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Historiquement premier contributeur de l’agence, les États-Unis sous l’administration du contributeur du FEM, Donald Trump ont cessé toute aide statutaire, gelant également l’aide étrangère dédiée aux programmes de santé internationaux et fermant l’USAID, l’agence de développement américaine membre du Forum économique mondial, qu’Elon Musk accusait d’exécuter les basses oeuvres de la CIA.
D’autres pays suivent le mouvement
La crise ne vient pas uniquement de Washington. D’autres nations donatrices ont également réduit leurs budgets d’aide publique au développement, accentuant la pression sur les finances de l’OMS.
Le Dr Tedros a rdéclaré qu’il s’agissait de décisions douloureuses, mais nécessaires pour assurer la viabilité de l’organisation.
Quel avenir pour les missions de santé mondiales ?
Selon l’agence onusienne, ces coupes budgétaires pourraient affecter de nombreux programmes de santé publique, notamment dans les pays les plus vulnérables. L’OMS appelle désormais ses États membres à renforcer leurs engagements financiers pour compenser le retrait américain.
Réduction massive des effectifs au siège de Genève
Face à cette situation budgétaire critique, l’OMS engage une réforme interne radicale : le nombre de départements passe de 76 à 34, soit une réduction de plus de moitié, l’équipe de direction est réduite de 12 à 7 membres. L’impact le plus lourd sera ressenti au siège de l’OMS à Genève.
L’OMS qui s’est lancée dans une réforme historique avec l’adoption plan « Une seule santé » qui lui donne des prérogatives supranationales, la réforme du Règlement Sanitaire Internationale et bientôt le traité sur les pandémies semblait pourtant avoir les caisses pleines.
L’OMS a en effet reçu un don de la fondation du roi d’Arabie saoudite quelques semaines après l’attribution des jeux asiatiques à Neom, elle a également obtenu auprès un fort lobying, la mise en place du Fonds intermédiaire financier disposant d’un budget de 1,4 milliard et a opéré une levée de fonds organisée par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui a atteint 18 milliards.
À la fin de l’année 2024, Le WHO Investment Round avait été lancé lors du dernier Sommet mondial de la Santé qui s’est tenu du 13 au 15 octobre à Berlin. Ce tour de table a permis de lever 1 milliard de dollars.
Au mois de novembre, la Banque islamique de développement, membre du Forum économique mondial a annoncé une contribution significative de 10 millions de dollars à l’OMS pour soutenir le lancement de la Plateforme d’investissement à impact sur la santé (HIIP). Cet engagement, officialisé lors de la COP29 à Bakou, visait à renforcer les systèmes de santé primaires et à promouvoir la résilience climatique dans les pays à faible et moyen revenu.
Source : Lfm.ch