Santé publique France alerte sur deux cas de transmission locale du chikungunya, identifiés fin mai dans le sud du pays. Une première si tôt dans la saison, probablement liée à l’épidémie en cours à La Réunion.
Deux cas autochtones de chikungunya ont été détectés à la fin du mois de mai à Prades-le-Lez (Hérault) et La Crau (Var), marquant les cas les plus précoces jamais enregistrés en métropole depuis l’apparition du moustique tigre. Ces infections, signalées dans le dernier rapport hebdomadaire de Santé publique France, soulèvent des inquiétudes sur une transmission locale anormalement précoce de cette maladie tropicale.
Une transmission locale inquiétante dès fin mai
Selon les autorités sanitaires, les premiers symptômes sont apparus le 27 mai pour le cas héraultais et le 2 juin pour celui du Var. Ces deux malades n’avaient pas voyagé en zone endémique dans les deux semaines précédant l’infection, ce qui confirme leur caractère autochtone. Santé publique France évoque un lien possible avec l’épidémie de chikungunya à La Réunion, d’autant que la souche qui y circule est bien adaptée au moustique Aedes albopictus, plus connu sous le nom de moustique tigre.
Un cas importé en provenance de La Réunion pourrait être à l’origine d’au moins une des deux transmissions locales identifiées.
Le moustique tigre progresse, le climat facilite son implantation
Le moustique tigre, implanté dans 81 départements français début 2025, est désormais une menace endémique en métropole. Le changement climatique, l’urbanisation et l’augmentation des déplacements favorisent sa propagation rapide, au point que certaines maladies comme le chikungunya ou la dengue pourraient devenir endémiques dans plusieurs régions européennes, selon une étude publiée mi-mai dans The Lancet Planetary Health.
Entre le 1er mai et le 17 juin 2025, 583 cas importés de chikungunya, 395 de dengue et 2 de Zika ont été recensés en métropole.
La Réunion et Mayotte encore touchées par l’épidémie
Bien que l’épidémie à La Réunion montre des signes de déclin, la circulation du virus y demeure active, notamment à Saint-Paul et Saint-Denis. 27 décès ont été attribués au chikungunya depuis le début de la flambée épidémique, dont quatre récents, remontant à la période de pic en avril.
À Mayotte, une épidémie a également été déclarée, quoique de façon plus récente et avec une ampleur encore difficile à évaluer.
Source : La Provence.