Alors que la circulation du SARS-CoV-2 repart à la hausse dans les eaux usées et que de nouveaux variants comme NB.1.8.1 apparaissent, plusieurs spécialistes dont Bruno Lina estiment que le Covid-19 n’est pas près de disparaître. Explications.
Depuis quelques semaines, les indicateurs épidémiologiques du Covid-19 repartent à la hausse en France. Taux de positivité, nombre de cas et surtout circulation virale dans les eaux usées confirment une recrudescence. Si le virus s’était fait discret cet hiver, il revient en force, porté par de nouveaux variants, dont NB.1.8.1, un sous-lignage d’Omicron récemment identifié.
Pour le professeur Bruno Lina, virologue et directeur du Centre national de référence de Lyon, cette dynamique est aujourd’hui mieux comprise : « On est sorti du rythme infernal de quatre vagues par an. Depuis deux ans, le virus circule de façon continue, avec des pics saisonniers, deux à trois fois par an. » Une évolution logique, selon lui, dans un contexte de large immunité collective, acquise par les infections passées et la vaccination.
Un virus désormais endémique ?
Benoît Visseaux, biologiste médical aux laboratoires Cerba, va plus loin : « Le SARS-CoV-2 finira par se comporter comme les autres coronavirus humains, avec des pics à l’automne et au printemps, une circulation faible en été. » Une tendance déjà observable depuis un an.
Mais cette stabilisation n’implique pas la disparition du virus. Comme le souligne le chercheur, même des coronavirus plus anciens comme le MERS-CoV, apparu en 2012, n’ont jamais totalement disparu. La capacité du SARS-CoV-2 à muter constamment, en donnant naissance à de nouveaux variants, garantit sa persistance dans l’écosystème humain.
Vers une cohabitation maîtrisée
Pour l’heure, NB.1.8.1 ne présente pas de danger particulier. Il est l’un des nombreux descendants d’Omicron ayant émergé récemment, sans entraîner d’explosion des cas graves. Toutefois, les mutations successives du virus continuent de lui permettre d’échapper partiellement à l’immunité existante, ce qui justifierait les recommandations vaccinales annuelles, notamment pour les personnes vulnérables.
Thomas Peacock, virologue à l’Imperial College de Londres, insiste sur l’importance d’innovations vaccinales, notamment les sprays nasaux, capables de renforcer l’immunité au niveau des muqueuses, principal point d’entrée du virus.
Une nouvelle catastrophe sanitaire est-elle possible ?
La crainte d’un variant bien plus virulent hante encore les esprits. Pourtant, les experts se montrent de plus en plus rassurants. Le professeur Bruno Lina souligne que « le potentiel évolutif du virus semble diminuer avec le temps », rendant improbable un retour aux pires heures de la pandémie.
Selon ces spécialistes, le Covid-19 serait donc là pour durer, mais sous une forme mieux maîtrisée, avec des vagues régulières mais plus modérées.
Source : Le Parisien.
