Le monde a assisté hier soir à l’élection d’un pape aux origines et à la carrière totalement inédites : Léon XIV. Né Robert Francis Prevost à Chicago en 1955, il devient ainsi le premier souverain pontife à la fois américain et péruvien, marquant une nouvelle ère pour l’Église catholique, qui n’a pas hésité à nommer un citoyen des Etats-unis, démontrant une fois de plus leur influence tentaculaire.
Robert Francis Prevost, aujourd’hui connu sous le nom de Léon XIV, est le 267e pape de l’Église catholique, élu le 8 mai 2025 à l’âge de 69 ans. Sa carrière ecclésiastique est marquée par un engagement envers l’enseignement, la théologie et la mission chrétienne. Issu de l’Ordre de Saint-Augustin, Prevost a œuvré pendant près de trois décennies à travers des missions en Amérique latine, notamment au Pérou, avant de prendre des responsabilités à Rome et au Vatican.
L’une des particularités de son parcours est son enracinement dans deux pays : les États-Unis, où il est né, et le Pérou, qu’il a adopté.
Cette double nationalité fait de lui un pape à la fois états-unien et péruvien, une première dans l’histoire de l’Église. Léon XIV est également le premier membre de l’Ordre de Saint-Augustin à accéder au pontificat depuis le XVe siècle. Moins connu que les Franciscains et les Dominicains, les Augustins sont proches de la papauté et respectent la règle de saint Augustin, issu de plusieurs écrits dont une lettre d’Augustin d’Hippone, destinée à régler la vie d’une communauté d’hommes.
Un Engagement Missionnaire et Théologique
Léon XIV a commencé sa carrière sacerdotale après avoir été ordonné prêtre en 1982, puis formé en droit canonique. Sa mission au Pérou, commencée en 1985, a été marquée par des années de service auprès des populations locales. Il a occupé divers rôles, allant de chancelier de la prélature de Chulucanas à directeur du séminaire de Trujillo.
Sa nomination comme évêque de Chiclayo en 2014 a marqué un tournant dans sa carrière. François le nomma ensuite le 21 novembre 2020, membre du Dicastère pour les évêques, puis reçu Prevost en audience privée le 1er mars 2021, ce qui a alimenté les spéculations sur une nouvelle affectation, à Chicago ou à Rome. Il sera finalement nommé préfet du Dicastère pour les évêques par le pape François en 2023. Son rôle au sein de cette institution où il était chargé de nommer des évêques alignés sur la vision du contributeur du FEM, François, a certainement joué en sa faveur dans son ascension au pontificat.
Un Pape au Profil International
L’élection de Léon XIV premier pape né aux États-Unis et premier nord-américain depuis Adrien IV a été perçue comme un tremblement de terre, notamment en Italie où la presse nationale n’a pas manqué de commenter l’origine du nouveau Pape.
Léon XIV est également le premier pape ayant une ascendance africaine, par l’intermédiaire de sa mère, d’ascendance créole louisianaise, haïtienne, française et espagnole et de son père natif lui aussi de Haïti. Ces deux parents ont également pour ancêtre des esclaves noirs venus de Louisiane. Ce détail, bien que symbolique, fait de Léon XIV une figure idoine pour une Eglise qui souhaite relevé les défis de l’époque, tout en misant sur l’inclusion et l’adaptation à l’évolution des moeurs.
Pourquoi Léon XIV ?
Le cardinal Robert Francis Prevost a adopté le nom de Léon XIV en référence au pape Léon XIII, figure marquante de la fin du XIXe siècle, notamment pour son encyclique Rerum Novarum (« Des choses nouvelles » ou « Des innovations » selon la traduction du Vatican), publiée en 1891 et consacrée aux droits des travailleurs et à la justice sociale. Ce choix, chargé de sens, semble indiquer une volonté de s’inscrire dans la continuité de l’action du pape François, particulièrement engagé sur les questions de pauvreté, de migration et de transition écologique.
Léon XIV s’est d’ailleurs montré critiques à l’égard de la politique anti-migrants du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Donald Trump en 2015 et a retweeté des messages de soutien à George Floyd et sa famille en 2020.
Comble de l’ironie, Léon XIII avait condamné en 1899 dans sa lettre « Testem benevolentiae », « l’américanisme », une doctrine dont l’un des penseurs était le père Hecker, un converti venu du protestantisme, comme le vice-président américain J.D. Vance, estimant que les Etats-Unis pouvaient être la source d’un renouvellement idéologique de l’Eglise.
La priorité du nouveau pape sera de poursuivre le synode sur la synodalité, initié par François et prolongé jusqu’en 2028. Malgré quelques oppositions, le processus a suscité un consensus global au sein de l’Église. Lors de son discours inaugural Léon XIV a évoqué son souhait de poursuivre sur la voie d’une « Eglise synodale ».
Un discours inaugural appelant à la paix
Le nouveau pape a commencé par un salut empreint de paix, invitant chaque personne, chaque famille et chaque peuple à accueillir la paix du Christ ressuscité.
Il a rendu hommage à son prédécesseur, en évoquant la bénédiction donnée à Rome et au monde entier, et s’est joint à cette bénédiction en réaffirmant que « le mal ne gagnera pas ». Léon XIV appelle à l’unité et à la solidarité entre les croyants, soulignant l’importance de marcher ensemble dans la foi et de ne pas avoir peur. Il a insisté sur le fait que le monde a besoin de la lumière du Christ, un pont vers Dieu et son amour.
En tant que fils de Saint Augustin, il a invité l’Église à être unie et missionnaire, construisant des ponts de dialogue et d’amour. Il a exprimé la nécessité d’une Église ouverte et proche des souffrances du monde.
Il a conclu son discours en rendant hommage à la Vierge Marie, soulignant son rôle d’intercesseur et de guide dans la marche des croyants. Il a prié pour la paix, pour l’Église et pour une nouvelle mission, et terminé par la prière de l’Avé Maria.
Une première messe pessimiste
Lors de sa première messe en tant que pape, Léon XIV a choisi de déplorer le recul de la foi chrétienne au profit de « certitudes » modernes comme la technologie, l’argent, le pouvoir et le plaisir.
Dans sa première homélie, il a exhorté les catholiques à retrouver l’humilité et la charité, et à faire face aux crises contemporaines avec foi et solidarité. Son pontificat est ainsi perçu comme une réponse aux mutations sociales et économiques de notre époque, tout en restant fidèle aux traditions millénaires de l’Église catholique.
Un pape qui valide les prévisions de Nostradamus ?
Ainsi, Léon XIV pourrait conforter les prévisions de Nostradamus. Le médium a prédit la mort d’un « très vieux » pape – faisant peut-être référence au pape François – suivie d’un affaiblissement général de l’Église. « Par la mort d’un très vieux pontife / Un Romain d’un bon âge sera élu / De lui, on dira qu’il affaiblit son siège / Mais il siégera longtemps et dans une activité mordante », a écrit Nostradamus précisant que ce successeur serait « Un jeune homme à la peau foncée ».
Même si l’on pouvait s’attendre à l’élection d’un cardinal issu du continent africain, l’élection de Léon XIV âgé de seulement 69 issues de lignées métissées ordinaires de Haïti pourrait également valider les prédiction de Nostradamus.