Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a adressé un message inattendu au peuple libanais le 8 octobre, l’exhortant à se soulever contre le Hezbollah, mouvement chiite armé allié de l’Iran. Dans une vidéo sous-titrée en arabe, il a évoqué la faiblesse actuelle du Hezbollah, qu’il qualifie d’organisation affaiblie, et a mis en garde contre le risque d’une guerre dévastatrice semblable à celle de Gaza si les Libanais ne se libèrent pas de son influence.
« Libérez votre pays du Hezbollah pour éviter des destructions similaires à celles que nous voyons à Gaza », a déclaré Nétanyahou dans un discours faisant référence à l’histoire glorieuse du Liban, qui a toutefois été perçu comme un avertissement.
Depuis fin septembre, Israël intensifie ses opérations militaires contre le Hezbollah dans le sud du Liban, tandis que les attaques du Hezbollah en soutien au Hamas ont contribué à l’escalade des tensions. Le message de Nétanyahou intervient alors que l’armée israélienne poursuit ses frappes, provoquant des déplacements massifs de civils libanais. Depuis le 30 septembre l’armée israëlienne mène même des opérations terrestres, dans la zone frontalière.
Cet appel a provoqué des réactions mitigées. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a dénoncé cette intervention comme une « provocation » risquant de plonger le Liban dans un chaos encore plus profond.
Dans un édito intitulé « Netanyahou, qui veut nous tuer pour notre bien », Hazem El-Amin, cofondateur et directeur de la rédaction du site libanais Daraj et critique du Hezbollah, y voient une manipulation, qualifiant cet appel de « cadeau empoisonné », ne voulant pas choisir entre la “ rivalité avec le Hezbollah” et l’opposition à l’“occupant”.
Sur X, Maha Yahya, directrice du Carnegie Middle East Center, voit dans le discours de Netanayhou, un ultimatum, invitant les Libanais à choisir entre la guerre civile ou une destruction similaire à Gaza orchestrée par Israël.