Dans la nuit du 2 au 3 décembre, un incendie ravageait un squat situé à Caluire, faisant un mort et trois blessés graves. Le sinistre a laissé des dizaines de personnes sans abri et a eu des conséquences immédiates, notamment l’ouverture d’un gymnase par la mairie pour héberger les rescapés. Cependant, cet événement tragique a rapidement été utilisé à des fins politiques, alimentant un débat sur la gestion des squats dans la région.
L’incendie s’est déclaré à 1h du matin dans un immeuble squatté au 1, montée de la Boucle, un ancien pensionnat propriété de la ville de Lyon. Désaffecté et muré depuis plusieurs années, le bâtiment avait été réinvesti par l’Intersquat 69 l’année précédente, après l’évacuation du Squat Pyramid, considéré à l’époque comme le plus grand squat de la ville, situé dans le 7e arrondissement.
Alertés immédiatement, les sapeurs-pompiers ont mis plus de deux heures et demie pour maîtriser le feu qui a touché plusieurs étages de l’immeuble. Au total, 139 pompiers et plus de 40 véhicules ont été déployés, soutenus par le Samu 69 et 22 policiers nationaux, comme l’a indiqué la préfecture du Rhône dans un communiqué.
Le bilan est lourd : un mort et trois blessés graves, dont deux personnes se seraient défenestrées pour échapper aux flammes. Des blessures plus légères ont aussi été signalées, et toutes les victimes ont été prises en charge par les secours. En réponse à la situation d’urgence, 90 personnes ont été accueillies dans un gymnase de la ville, et la préfecture a également mis à disposition des chambres d’hôtel. Toutefois, seules 9 de ces chambres ont été occupées, tandis que beaucoup ont préféré chercher refuge ailleurs.
Réactions politiques et récupération de la crise
L’incendie a rapidement pris une dimension politique. L’opposition, notamment des membres de droite et du centre, a immédiatement pointé du doigt la responsabilité des autorités locales dans la gestion des squats. Pierre Oliver, maire LR du 2e arrondissement de Lyon, a critiqué l’inaction de l’exécutif lyonnais, tandis que le groupe La Métro Positive a accusé les élus écologistes et de gauche de ne pas avoir pris les mesures nécessaires.
Renaud Payre, vice-président de la Métropole de Lyon, a dénoncé la récupération politique de cet événement tragique, alors que certaines victimes étaient encore en urgence absolue. Il a souligné l’absurdité de la situation, avec l’opposition qui semble vouloir détourner l’attention des enjeux humanitaires pour des débats politiques.
Cet incendie tragique est le deuxième à survenir dans un squat en moins de deux ans. En 2022, un autre sinistre avait frappé le squat Chez Gemma, au moment où la Métropole de Lyon inaugurait la Station 2, un établissement dédié à l’accueil des mineurs en recours, en collaboration avec la Préfecture. Cet incident ravive les demandes des associations pour une meilleure gestion et une ouverture de places supplémentaires pour les plus vulnérables.
Sources : Tribune de Lyon, Le Progrès, Lyon Capitale, Koupaia Rault