Le tribunal correctionnel de Lyon a examiné hier le cas de Sophie B., 23 ans, et Ilona G., 20 ans, deux militantes écologistes accusées d’avoir dégradé le tableau « Le Printemps » de Claude Monet, exposé au Musée des Beaux Arts, en y jetant une soupe de légumes. Leur geste, qu’elles qualifient de « résistance civile », a suscité des réactions contrastées.
Le 10 février, lors de leur action, elles portaient des t-shirts blancs avec l’inscription « Riposte Alimentaire », revendiquant ainsi leur geste.
Un acte réfléchi pour sensibiliser au climat
Face aux accusations de « dégradation de biens culturels », les militantes ont défendu leur action en expliquant qu’il s’agissait d’une tentative pour attirer l’attention sur l’urgence climatique. « Nous sommes face à une urgence qui menace nos vies et nos rêves », a déclaré Sophie. Selon elles, le tableau avait été choisi en raison de sa protection vitrée, minimisant ainsi les risques de dégâts irréversibles.
L’objectif : faire bouger les médias
Ilona a souligné l’inefficacité des manifestations traditionnelles pour sensibiliser à la cause climatique. « Nous sommes entrées en résistance civile pour que les médias relaient enfin cette cause. Nous avons dû en arriver là pour que le sujet soit pris au sérieux par l’opinion publique », a-t-elle affirmé.
Un procureur intransigeant
Le procureur, quant à lui, a sévèrement critiqué l’action des deux militantes, la qualifiant de « geste égoïste, aveugle et inconsidéré ». Il a requis deux mois de prison avec sursis, rejetant les arguments de défense basés sur la précarité des deux étudiantes et leur liberté d’expression.
Un verdict attendu
La défense a plaidé pour la relaxe, soulignant l’importance de la liberté d’expression et la situation précaire des accusées. Le jugement a été mis en délibéré et sera rendu le 18 juin prochain. Cette affaire soulève des questions sur les limites de l’activisme et la manière dont la société doit répondre aux actions radicales pour des causes urgentes comme le dérèglement climatique.