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Hélène Davo. Image : Capture d'écran FTV.

Hélène Davo : Accusations de manipulation judiciaire et controverses autour de sa nomination

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Hélène Davo, magistrate française et ancienne conseillère Justice d’Emmanuel Macron, est aujourd’hui au cœur d’une polémique après des révélations de Les juges et l’assassin, ouvrage coécrit par les journalistes du Monde Gérard Davet et Fabrice Lhomme. Lors d’une interview sur RMC, Fabrice Lhomme évoquait une haute magistrate qui aurait orchestré une stratégie d’influence auprès des collaborateurs du chef de l’Etat afin qu’ils délivrent des témoignages préconçus sur la gestion de la crise du Covid-19. Sur X, Juan Branco affirme qu’il s’agit d’Hélène Davo avec qui il aurait eu maille à partir.

Selon Fabrice Lhomme,  l’ancienne conseillère Justice d’Emmanuel Macron aurait joué un rôle clé dans l’encadrement des témoignages devant la justice, s’assurant que les collaborateurs d’Emmanuel Macron suivent un script prédéfini. Ces révélations, issues d’enquêtes et d’auditions officielles, mettent en lumière une possible entrave à la manifestation de la vérité concernant les décisions gouvernementales pendant la pandémie.

Sur X (ex-Twitter), l’avocat et essayiste Juan Branco a enfoncé le clou en déclarant que Hélène Davo est impliquée dans la fabrication de faux témoignages et qu’elle aurait également piloté sa propre mise en accusation dans une affaire distincte. « Son nom est Hélène Davo et elle a été nommée pour services rendus Présidente de la cour d’appel de Bastia, contre l’avis des syndicats », a-t-il dénoncé.

Une carrière marquée par des responsabilités judiciaires et des polémiques

Née en 1970 à Soyaux (Charente), Hélène Davo a gravi les échelons du système judiciaire français. Diplômée en droit et de l’Institut d’études politiques de Paris, elle a occupé plusieurs postes clés dans la magistrature et l’administration publique.

Elle commence sa carrière comme juge au tribunal de Meaux, puis devient rédactrice au ministère de la Justice, avant d’être envoyée en Colombie comme conseillère du procureur général pour l’ONU. En 2003, elle est nommée juge d’instruction à Paris, puis dirige la 16e chambre du tribunal de grande instance de Paris en 2016, spécialisée dans le terrorisme et la criminalité organisée.

En 2017, elle rejoint le cabinet de la garde des Sceaux Nicole Belloubet comme directrice adjointe, avant d’être promue conseillère Justice d’Emmanuel Macron en 2019. Elle a notamment influencé les nominations des magistrats du parquet et suivi des dossiers judiciaires sensibles. C’est dans ces fonctions qu’elle aurait, selon l’enquête de Les juges et l’assassin et Branco, joué un rôle actif dans l’encadrement des déclarations officielles sur la crise sanitaire.

Sa nomination en 2022 à la présidence de la cour d’appel de Bastia a suscité de vives critiques de la part de l’Union syndicale des magistrats (USM), qui y voyait une nomination politique plutôt qu’un choix fondé sur le mérite. Son manque d’expérience en juridiction en faisait la moins bien classée des onze candidats sélectionnés pour ce poste, selon Le Point. L’USM estimait que le CSM n’a pas respecté les principes de compétence et d’indépendance judiciaire en nommant Hélène Davo.

Manipulations judiciaires et instrumentalisation du pouvoir ?

Les accusations de Juan Branco vont plus loin encore, affirmant que Hélène Davo aurait utilisé son influence pour détruire des vies et détourner la justice. « Elle doit finir sa vie en prison », a-t-il ajouté dans un message percutant sur les réseaux sociaux. En mars 2022, Juan Branco avait déjà déposé plainte contre Hélène Davo.

Si ces accusations restent à prouver, elles relancent le débat sur la séparation des pouvoirs et l’indépendance de la justice en France, notamment lorsque des magistrats occupant des postes clés sont soupçonnés de servir des intérêts politiques au détriment de l’impartialité judiciaire.

Les révélations autour de Hélène Davo et son rôle dans la gestion des témoignages sur la crise du Covid-19 ne manqueront pas d’alimenter les débats sur l’ingérence de l’exécutif dans le fonctionnement de la justice. L’ouvrage Les juges et l’assassin s’impose comme un document clé pour comprendre ces tensions et pourrait avoir des répercussions importantes sur l’image de la magistrature et des institutions françaises.

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