Samedi soir, dans le centre de Reims, sept policiers hors service ont été passés à tabac par un groupe d’individus. Deux suspects, déjà connus pour des faits de violence, ont été interpellés et mis en examen. Le parquet évoque un « tabassage en règle » et n’exclut pas que les agresseurs aient ciblé les fonctionnaires en raison de leur statut.

La soirée devait être festive, elle a tourné au drame. Samedi 13 septembre, dans le centre de Reims (Marne), sept policiers hors service ont été attaqués « avec une violence extrême » alors qu’ils se rendaient dans un restaurant pour un pot de départ. Selon le procureur de la République, François Schneider, une dizaine d’individus les ont pris pour cible et « lynchés » au beau milieu d’une place animée de la ville.

Le bilan est lourd : six fonctionnaires ont reçu des incapacités totales de travail allant de quatre à vingt-huit jours. Parmi eux, un policier souffre d’une cheville cassée, un autre d’un nez brisé, un troisième de traumatismes crâniens causés par des coups de ceinture. La moitié des victimes présentent des hématomes sur tout le corps. « C’est un tabassage en règle », a résumé le procureur.

L’enquête laisse penser que les agresseurs avaient identifié leurs victimes comme étant des policiers. Quelques heures plus tôt, ces mêmes agents étaient intervenus en service pour disperser des fauteurs de trouble, ce qui pourrait avoir conduit à leur reconnaissance puis à l’agression. Le syndicat Un1té Champagne-Ardenne affirme que l’attaque est directement liée à cette altercation initiale.

Deux suspects, âgés de 26 et 27 ans et originaires de Mayotte, ont été interpellés et placés en détention. Tous deux en récidive légale pour des faits de violence, l’un venait tout juste de sortir de prison, quatre jours auparavant. Ils contestent les faits, mais ont été mis en examen pour « violences aggravées sur personnes dépositaires de l’autorité publique », des faits passibles de vingt ans de réclusion. Plusieurs autres assaillants restent recherchés.

La scène, partiellement captée par les caméras de surveillance de la ville, fait l’objet d’une analyse minutieuse. Le maire de Reims, Arnaud Robinet, a exprimé « tout [s]on soutien » aux policiers et salué l’efficacité du dispositif de vidéosurveillance local.

Cette attaque survient dans un climat tendu, deux jours seulement après l’agression d’un policier à Tourcoing (Nord), pour laquelle cinq adolescents ont été mis en examen. Le syndicat Alliance, relayant une vidéo de la rixe présumée, a réclamé un « électrochoc sécuritaire ».

Source :
Le Monde – Reims : sept policiers en civil agressés « avec une violence extrême » – 15 septembre 2025 – lien

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