En 1941, à l’âge de 16 ans, Harry Haft, un jeune juif polonais, était arrêté et déporté au camp de concentration d’Auschwitz. Sa stature imposante attira l’attention d’un officier SS, qui lui proposa un marché glaçant : participer à des combats à mort pour divertir les nazis en échange de rations supplémentaires. La défaite était synonyme d’exécution immédiate.
Chaque dimanche, Harry était contraint de monter sur un ring de fortune, sans gants ni règles, où le combat ne se terminait que lorsque l’un des deux adversaires ne peut plus se relever. Il comprendra rapidement que la pitié était un luxe qu’il ne peut se permettre. Il a survécu à 76 combats, mais le poids des vies prises pesait lourdement sur sa conscience.
En 1945, alors que la guerre tourna en défaveur des nazis, Harry est parvenu à s’échapper. Il tua un garde et s’enfuit dans la forêt de Bohême. Après la guerre, il émigra aux États-Unis et entama une carrière de boxeur professionnel, espérant que la notoriété l’aiderait à retrouver sa famille et sa fiancée disparues.
Avec 12 victoires à son actif, il attira l’attention de Rocky Marciano, futur champion du monde. Le 18 juillet 1949, Harry affronta Marciano. Avant le combat, la mafia l’a menacé de mort s’il ne perdait pas volontairement. Malgré une performance courageuse, il était mis KO au troisième round. Ce sera son dernier combat professionnel.
Les traumatismes de son passé ne le quittèrent jamais. Il s’installa à Brooklyn, se maria et élève des enfants, mais resta hanté par ses expériences. Ce n’est qu’à la fin de sa vie qu’il partagea son histoire avec son fils aîné, Alan, qui publia en 2006 « Harry Haft: Survivor of Auschwitz, Challenger of Rocky Marciano », préservant ainsi la mémoire de son père et des horreurs qu’il a traversées.
