Dans la nuit du 15 au 16 septembre, Gaza City a été la cible de frappes aériennes massives, prélude à une offensive terrestre israélienne désormais confirmée. Tandis que la défense civile palestinienne dénonce un « massacre majeur », Washington fait pression sur le Hamas, et l’ONU accuse Israël de « génocide » dans l’enclave assiégée.
La guerre a franchi un nouveau seuil à Gaza. Après plusieurs jours de bombardements intensifiés, l’armée israélienne a lancé dans la nuit de lundi à mardi son offensive terrestre sur Gaza City, bastion du Hamas. Les frappes nocturnes ont provoqué de vastes destructions dans la ville, réduisant en ruines des blocs résidentiels entiers. « Gaza brûle », a lancé le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, affirmant que Tsahal « frappe d’une main de fer les infrastructures terroristes ».
La défense civile palestinienne a évoqué un « massacre majeur », alors que les secours tentaient encore de dégager des victimes ensevelies sous les décombres. Le porte-parole Mahmoud Bassal a déclaré que « le nombre de morts et de blessés continuait d’augmenter », faisant état de dizaines de Palestiniens tués. Selon Al-Jazeera, au moins 41 morts ont été recensés mardi matin à travers la bande de Gaza, dont plusieurs enfants.
L’armée israélienne a confirmé que « l’offensive principale sur Gaza City » avait débuté, avec l’objectif affiché d’éliminer entre 2 000 et 3 000 combattants du Hamas présents dans la ville. Un responsable militaire a assuré que les troupes progressaient « vers le centre » de l’agglomération et que le déploiement se ferait « progressivement ». Selon Tel-Aviv, environ 40 % des habitants auraient déjà fui vers le sud de l’enclave, où Israël dit vouloir intensifier ses « efforts humanitaires ».
Sur le plan diplomatique, la pression internationale monte. En visite à Jérusalem puis au Qatar, le secrétaire d’État américain Marco Rubio a averti que le Hamas disposait d’une « très courte fenêtre » pour accepter un cessez-le-feu, évoquant « quelques jours, peut-être quelques semaines » pour éviter une intensification supplémentaire. Washington estime que le Qatar reste le seul médiateur crédible, malgré les frappes israéliennes récentes à Doha visant des cadres du mouvement islamiste.
L’ONU a, de son côté, franchi un pas inédit. Une commission d’enquête internationale indépendante a accusé Israël de commettre un « génocide » à Gaza depuis octobre 2023, visant directement le Premier ministre Benyamin Nétanyahou et plusieurs hauts responsables. « Nous sommes arrivés à la conclusion qu’un génocide se produit et continue de se produire », a déclaré Navi Pillay, présidente de la commission. Israël a aussitôt rejeté un « rapport biaisé et mensonger », réclamant sa dissolution.
Pendant ce temps, sur le terrain, la panique s’empare des civils restés à Gaza City. Ryad Rashwan, travailleur humanitaire du Secours islamique France, a raconté avoir fui en urgence son quartier bombardé d’Al-Rimal avec sa famille : « C’est la panique totale », décrivant une ville en lambeaux où les habitants cherchent désespérément un abri.
Alors que Tsahal poursuit son avancée, la communauté internationale reste partagée entre pressions diplomatiques et condamnations juridiques. Mais pour les habitants piégés dans Gaza City, l’urgence est ailleurs : survivre aux prochaines heures de bombardements.
Sources :
Reuters – Offensive israélienne sur Gaza City – lien
AFP – Bombardements massifs sur Gaza City – 16 septembre 2025 – lien
Al-Jazeera – Gaza : au moins 41 morts dans les frappes israéliennes – 16 septembre 2025 – lien
Axios – Israël lance son offensive terrestre sur Gaza – 15 septembre 2025 – lien
ONU – Rapport de la commission d’enquête sur Gaza – 16 septembre 2025 – lien