Dans une déclaration vidéo publiée ce lundi sur son compte Telegram, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a annoncé l’intention d’Israël de prendre « le contrôle de tout le territoire de la bande de Gaza ». Cette annonce survient alors que les combats s’intensifient dans l’enclave palestinienne et que l’armée israélienne mène des opérations terrestres de grande envergure.

Depuis ce samedi 16 mai, l’armée israélienne a lancé une nouvelle phase de son opération militaire, mobilisant cinq divisions d’infanterie et de blindés. Des frappes aériennes massives ont été menées sur l’ensemble du territoire, notamment à Khan Younès, où l’hôpital Nasser a été fortement endommagé.

Au cours des trois derniers jours, plus de 500 personnes ont perdu la vie dans ces affrontements, accentuant encore la gravité de la situation humanitaire sur place. Netanyahu a affirmé que l’objectif de cette opération est de démanteler totalement le Hamas et d’assurer qu’il ne puisse plus détourner l’aide humanitaire destinée aux civils.

« Nous ne cédons pas », a insisté le chef du gouvernement israélien, ajoutant : « Pour réussir, il faut agir de manière à ce qu’on ne nous arrête pas. »

Des frappes meurtrières et une aide humanitaire au compte-gouttes

Ce regain offensif a été marqué par de nouvelles frappes israéliennes ce lundi, qui ont causé la mort de 22 personnes selon les secours palestiniens.

La situation humanitaire à Gaza est critique. Après plus de deux mois de blocus total, Israël a autorisé une reprise limitée de l’aide alimentaire, sous la pression internationale, notamment des États-Unis. Cependant, cette aide reste insuffisante et n’inclut ni médicaments ni eau potable. Plus de 171 000 tonnes de provisions attendent toujours à la frontière égyptienne, bloquées par le veto israélien.

Cette reprise limitée de l’aide répond en partie aux vives critiques internationales, y compris de la part de certains alliés d’Israël. Des images de famine imminente circulent depuis plusieurs semaines, suscitant une inquiétude croissante à Washington et dans plusieurs capitales européennes.

Une famine utilisée comme levier diplomatique ?

Netanyahou a reconnu lui-même que cette décision visait aussi à préserver le soutien diplomatique de ses partenaires : « Nous ne devons pas laisser la population sombrer dans la famine, ni pour des raisons pratiques, ni pour des raisons diplomatiques. »

Selon lui, plusieurs « amis » d’Israël auraient mis en garde contre la diffusion d’images de famine de masse, qui pourrait faire basculer l’opinion publique internationale et compromettre la poursuite des opérations militaires.

Des manifestations ont eu lieu en Israël même, où des citoyens appellent à un cessez-le-feu immédiat. Malgré ces appels, le gouvernement israélien maintient sa position, affirmant que la sécurité nationale et l’éradication du Hamas priment sur toute autre considération.

Un double discours : guerre totale et négociations en coulisse

Alors même qu’Israël intensifie son offensive militaire, des pourparlers indirects avec le Hamas sont en cours pour tenter de négocier un cessez-le-feu. Cette stratégie duale, mêlant guerre totale sur le terrain et diplomatie discrète, illustre la complexité d’un conflit qui dure depuis l’attaque du 7 octobre 2023 contre le sud d’Israël, déclencheur de la guerre actuelle.