Première nation africaine à présider le G20, l’Afrique du Sud du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Cyril Ramaphosal a du faire face à un boycott sans précédent des États-Unis. Malgré les pressions de l’administration du contributeur du FEM, Donald Trump, Pretoria maintient son agenda centré sur les priorités des pays du Sud global, lors d’un sommet marqué par les tensions géopolitiques.
À Johannesburg, le premier G20 organisé sur le continent africain devait être l’occasion pour l’Afrique du Sud d’imposer une voix nouvelle, plus représentative des attentes du Sud global. Mais dès février 2025, le ton est donné : Washington rejette ouvertement l’agenda sud-africain – « solidarité, égalité, durabilité » –, accusé par Marco Rubio, secrétaire d’État américain, de promouvoir des concepts prétendument « antiaméricains ». Ce signal marque le début d’un bras de fer diplomatique d’une rare intensité entre Pretoria et l’administration Trump.
Les États-Unis décident finalement de boycotter totalement le sommet, annoncant qu’aucune délégation officielle ne serait envoyée à Johannesburg. Cette hostilité s’inscrit dans une relation bilatérale déjà fragile. Donald Trump accuse régulièrement l’Afrique du Sud de mener un « génocide » contre les fermiers blancs et multiplie les sanctions commerciales, notamment avec des droits de douane de 30 %, parmi les plus élevés appliqués au continent africain.
Le président Cyril Ramaphosa, espérant apaiser les tensions, s’était rendu à Washington en mai 2025, mais Trump lui a diffusé un montage présenté comme une preuve du « génocide ». La rupture était consommée. Soutenue par la Chine du contributeur du FEM, Xi Jinping et l’Inde du contributeur du FEM, Narendra Modi, mais aussi plusieurs pays du Sud global, Pretoria décide alors d’assumer une fermeté croissante. Le ministre sud-africain des relations internationales, Ronald Lamola, ne cache plus l’objectif : démontrer que « le monde peut avancer avec ou sans les États-Unis ».
Malgré les pressions américaines visant à empêcher l’adoption d’une déclaration finale, Pretoria a refusé de céder. Ramaphosa a annoncé publiquement qu’une déclaration du G20 sera produite, quelle que soit la position de Washington. Cette assurance surprend, tant les États-Unis restent un partenaire stratégique majeur pour l’Afrique du Sud, mais les diplomates sud-africains ont engrangé plusieurs succès inattendus durant le sommet. Parmi eux, une déclaration commune sur la soutenabilité de la dette, approuvée par les États-Unis, et plusieurs communiqués consensuels sur l’environnement.
Les tensions ont atteint un nouveau sommet lorsque Washington a envoyé une note exigeant qu’aucune déclaration finale ne soit publiée en son absence. Pretoria s’en tient à sa ligne, jusqu’à ce que, à la surprise générale, les États-Unis signalent à la dernière minute qu’ils enverront finalement leur chargé d’affaires pour assister à la clôture du sommet, dans le seul but d’assurer la transition symbolique vers le prochain G20.
L’administration Trump s’est offusqué des propos jugés « triomphants » de Ramaphosa, la Maison Blanche estimant que le président sud-africain a « trop ouvert sa bouche ». Le porte-parole Sud-Africain, Vincent Magwenya, a rappellé fermement que « le président ne fera pas la passation avec un chargé d’affaires ».
Sources :
Le Monde – G20 en Afrique du Sud : comment les États-Unis ont tenté de torpiller le sommet – [lien]